Même si ce n’était pas l’objet de l’audience d’hier mercredi, devant la Chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Paris, Félicien Kabuga a tenu à clamer son innocence, alors qu’il est suspecté d’être le « financier » du génocide Rwandais en 1994. « Tout cela ce sont des mensonges. Je n’ai pas tué des Tutsis, je travaillais avec eux », a-t-il, en effet, déclaré. Sur le fond de la demande de remise à la justice internationale, la Cour rendra sa décision le 3 juin prochain. Sa demande de remise en liberté a été rejetée.
La demande de remise en liberté, introduite par les avocats de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide au Rwanda, a été donc rejetée, mercredi 27 mai 2020 par la Cour d’Appel de Paris. S’agissant de son transfert devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux ,(MTPI) ,afin qu’il y soit jugé pour génocide et crimes contre l’humanité, la Cour rendra sa décision le mercredi 3 juin prochain. Il reste donc en prison à Paris. Les magistrats ont considéré que son état de santé n’était pas incompatible avec sa détention.
Les conseils de l’homme d’affaires rwandais, accusé d’avoir financé les milices Interahamwe, responsables de nombreux massacres lors du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994, ont invoqué son âge (87 ans) et son état de santé pour tenter d’obtenir sa libération, affirmant qu’« il est incapable d’effectuer seul , aucun geste de la vie quotidienne », selon RFI.
Son avocat Me Laurent Bayon, a déclaré que son client n’avait ni l’intention , ni la capacité de se soustraire à la justice, proposant que Félicien Kabuga soit placé en résidence surveillée chez un membre de sa famille et non en prison.
Mais la Cour a suivi les réquisitions du Parquet, mettant en avant le risque de fuite de l’accusé qui a passé plus de 20 ans en cavale. « S’il n’est pas en état de partir en courant, il est en état de se faire procurer de faux papiers – on l’a vu – et de se faire exfiltrer, le soutien des siens étant sans limite », a déclaré l’Avocate générale Clarisse Taron, selon la même source, non sans souligner le risque de troubles à l’ordre public en cas d’annonce de la libération de Félicien Kabuga.
Félicien Kabuga a nié toutes les accusations concernant son implication dans le génocide perpétré au Rwanda, entre avril et juillet 1994, qui a couté la vie à 800 000 personnes, majoritairement des Tutsis et des Hutus modérés.
Arrêté à Asnières sur Seine, en région parisienne, le 16 mai dernier après 26 ans de cavale, il est visé par un mandat d’arrêt du Tribunal pénal international pour le Rwanda, (TPIR) , du 29 avril 2013.
Félicien Kabuga est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, notamment pour génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, tentative de génocide, entente en vue de commettre le génocide.
Il avait déjà comparu devant la justice mercredi dernier.