Les résultats des élections communales organisées le 17 mai dernier au Bénin sont sans surprise. Selon les chiffres provisoires communiqués par la Commission électorale, tôt ce jeudi 21 mai, l’Union progressiste et le Bloc républicain, les deux partis du chef de l’État, Patrice Talon, obtiennent 1 555 sièges sur les 1815 en jeu, soit 77% des votes. Et alors que l’opposition avait appelé au boycott de ce scrutin, le communiqué de la Céna indique que le taux de participation national est estimé à 49,14%.
Contre l’avis de la Cour africaine des droits de l’homme, qui avait demandé en avril dernier de suspendre ces élections, les jugeant comme non inclusives, le Bénin a organisé ses élections municipales, dimanche dernier, dans un contexte particulier marqué par une forte crise politique et la pandémie du Covid-19.
En tout, 5,4 millions d’électeurs béninois étaient appelés à se rendre dans les 14 950 bureaux de vote du pays pour élire les candidats des 5 partis en lice, majoritairement proches de l’actuel chef de l’Etat.
Selon la Cena, qui n’a pas communiqué le détail des résultats par commune, le taux de participation au plan national est de 49,14%. Un chiffre qui est assez loin de celui donné par l’opposition, le 19 mai dernier, qui avait comptabilisé un taux de participation de 25%, selon RFI.
Pour sa part, le jour du vote, la plateforme électorale de la société civile, avait relevé de fortes disparités dans le pays, déclarant avoir noté de l’affluence en région, mais une faible participation dans la capitale, Cotonou, et Abomey-Calavi, selon la même source.
Dans tous les cas, selon les résultats provisoires rendus publics ce jeudi 21 mai par la Commission électorale, les deux partis de Patrice Talon raflent 1 555 sièges, sur les 1 815 sièges en jeu. Pour sa part, la Force cauris pour un Bénin nouveau (FCBE), l’ex-parti de Thomas Boni Yayi, a obtenu 260 sièges, soit environ 15% des votes.
Ces trois partis contrôlent désormais les 77 communes du Bénin. Ce sont eux qui devront valider les dossiers de parrainages des prochains candidats à l’élection présidentielle de 2021.
La plus grosse déception est venue du Parti du renouveau démocratique, (PRD), d’Adrien Houngbedji qui n’a obtenu que 5% des votes, ce qui ne lui permet pas d’avoir des conseillers à l’issue de ce scrutin. C’est la plus grosse défaite de ce parti depuis 1991.
Une élection qui s’est donc tenue après une campagne électorale virtuelle, marquée par l’interdiction des meetings politiques, les « porte-à-porte » et les rassemblements de plus de 50 personnes par le gouvernement. Seuls les affichages et les messages diffusés sur les radios et la télévision étaient autorisés.