Le principal parti d’opposition d’Afrique du Sud a saisi la justice pour contester la légalité de certaines mesures imposées par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus, jugées antidémocratiques et dangereuses pour l’économie.
« Nous saisissons la justice pour mettre un terme à ce confinement strict qui met en pièces notre société et notre économie », a annoncé le chef de l’Alliance démocratique (DA), John Steenhuisen.
Les 57 millions de Sud-Africains vivent depuis sept semaines sous un confinement très strict destiné à contenir la pandémie de Covid-19, qui a à ce jour infecté plus de 12.000 personnes et en a tué 219 dans le pays.
Si elle a permis de ralentir la progression de la maladie, cette mesure a aussi mis l’économie du pays, déjà en récession, au ralenti et considérablement limité la liberté de mouvement de la population.
Le président Cyril Ramaphosa a allégé une première fois le confinement le 1er mai et envisage de l’assouplir une nouvelle fois à la fin du mois, sauf dans les grandes villes. Dans sa plainte, la DA met particulièrement en cause la « rationalité » du couvre-feu nocturne, de l’interdiction du e-commerce et des limitations de la pratique sportive en vigueur et déplore plus généralement l’absence de contrôle du Parlement sur l’exécutif sous l’état d’urgence.
« Nous devons combattre (ces mesures) car elles mettent notre démocratie sur une pente dangereuse », a accusé Steenhuisen. « Sans contrôle, tous ces gens autoritaires et ivres de pouvoir sont libres de prendre des décisions irrationnelles qui détruisent des vies », a-t-il dit.
Dans un discours mercredi soir, Ramaphosa a reconnu que certaines des mesures de son gouvernement étaient « peu claires, contradictoires et mal expliquées » et promis de les « corriger ». Malgré un plan de soutien d’un montant exceptionnel de plus de 24 milliards d’euros, l’Afrique du Sud doit voir sa croissance reculer de -6% en 2020, selon les prévisions.