Le président Trump va certainement faire ce qu’il a toujours l’habitude de faire quand il est en difficulté : limoger un ou plusieurs de ses collaborateurs. Ses responsables presse de la Maison Blanche ont battu tous les records de limogeage, si on peut dire. Plus personne ne s’intéresse au décompte qui est devenu banal et ennuyeux. Trump n’aime pas être contredit, encore moins être ridiculisé et surtout pas qu’on lui vole la vedette.
L’homme qui est devenu la star de sa task force coronavirus, le docteur Anthony Fauci est coupable de tous ces « crimes de lèse -majesté ». Il a affirmé haut et fort que le « décofinement » est prématuré et qu’il fallait procéder avec beaucoup de prudence pour éviter une nouvelle recrudescence des contaminations.
Ce discours de raison de la part d’un homme de l’art, sérieux et respecté, dérange Trump, au plus haut point et donc, il va sortir le sabre. Quoiqu’il lui en coûte ! Fauci a accepté d’avaler certaines couleuvres, mais refuse de vendre son âme au diable. C’est la raison pour laquelle il persiste et signe sur les risques de contaminations en flèche si la « réouverture » est précipitée. Il enfonce aussi le clou sur « sa conviction qu’il y aura une deuxième vague de la pandémie au Printemps ». Il continue de magnifier le confinement qui donne des résultats.
Le problème est que Trump est pressé par le temps électoral. Il a une élection présidentielle dans un peu plus de 6 mois et il lui faut un bilan présentable et non les plus de 70 000 morts (au moment où ces lignes sont écrites), les plus de 3 millions de chômeurs, la chute dramatique des prix du pétrole made in USA (en particulier), la ruine des transports aériens, du tourisme, et des industries de service en général.
Donc le pays doit s’ouvrir et l’espoir imposé de gré ou de force sur les plages, les places publiques et pour quoi dans les stades et cinémas, bientôt. Ce scénario catastrophe qui se réalise sous nos yeux rend fou Trump qui ne veut surtout pas voir la réalité en face. L’homme est dans sa bulle avec ses « die-hard » fans et/ou obligés qui opinent du chef lorsqu’il parle.
Et jamais ils ne le contredisent. Ceux dont la langue fourche sont limogés brutalement et en direct comme dans son ex-show télé : The Apprentice (l’apprenti ou plus exactement le candidat dans ce contexte) : « you are fired » (vous êtes limogé ».
Trump et Fauci vont finir dans un clash et le départ du docteur semble inévitable sur le chemin déjà emprunté par des dizaines de personnes qui ont joué avec le feu Trump et se sont brûlé les ailes.
Toutefois, cette fois-ci, Trump pourrait en payer les conséquences politiques car Fauci est populaire et respecté. Mieux, il rassure dans cette période stressante. Il parle objectivement et défend l’espoir mesuré, la parole de l’homme de science réaliste et déterminé à vaincre. Qui ne minimise pas les risques. Tout le contraire de Trump qui prend ses désirs pour la réalité.