Les maliens retournent aux urnes ce dimanche pour le deuxième tour des élections législatives. Le 29 mars, lors du premier tour, seuls 37% (taux de participation révisé) ont choisi d’accomplir leur devoir citoyen.
La peur du coronavirus et des terroristes -qui continuent de sévir en tuant et en kidnappant-explique cette désaffection des électeurs. Et, pourtant le gouvernement a décidé d’organiser les législatives pour se conformer à la recommandation des participants au dialogue national inclusif. Mais, nombre des membres de l’opposition qui avaient exigé la tenue du scrutin (après deux reports) avaient changé leur fusil d’épaule et demander un nouveau report.
Le président Ibrahima Boubacar Keita n’a pas voulu reculer, même avec 13 personnes identifiées comme victimes du coronavirus et 171 recensées en tant qu’infectées par le virus.
Les autorités mettent l’accent sur les mesures d’hygiène et de respect des gestes barrières qui permettraient de protéger les votants dimanche. Ce pari n’a pas été gagné lors du premier tour et ne le sera certainement pas lors du second.
Parce cette fois, des décès ont été enregistrés et portés à la connaissance du public. Il y a aussi la question sécuritaire qui reste très préoccupante au Nord et au centre du pays. En ce qui concerne l’enjeu électoral, le parti du présidentiel devrait arriver en tête, tout de même car beaucoup de ses candidats sont en ballotage favorable.
Sur le plan du fonctionnement des institutions, le parlement qui sortira des urnes sera légitime et aura ainsi, malgré tout, une plus grande autorité politique pour jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale.
En vérité le Mali a besoin d’unité et de cohésion pour relever les défis sécuritaire et sanitaire de l’heure. Il faut espérer qu’une fois le second tour passé, l’objectif numéro un sera de promouvoir l’unité nationale en vue de restaurer la paix perdue depuis sept ans.