Le président tchadien Idriss Déby Itno a mis la pression sur ses partenaires en annonçant que son armée allait cesser de participer à des opérations militaires contre les terroristes autour du lac Tchad et au Sahel. Le Tchad est présenté comme un allié clé de la force française Barkhane.
« Nos soldats sont morts pour le lac Tchad et pour le Sahel. A compter d’aujourd’hui, aucun soldat tchadien ne participera à une opération militaire en dehors du Tchad », avait déclaré le président tchadien.
L’annonce de l’homme fort de N’Djamena, faite jeudi et diffusée vendredi sur la télévision tchadienne, intervient au terme d’une opération lancée contre Boko Haram à la suite de l’attaque meurtrière contre une base de l’armée tchadienne qui avait fait une centaine de morts fin mars parmi ses soldats.
Le président tchadien a déjà dans le passé engagé des bras de fer avec ses partenaires, faisant de son armée, réputée très efficace, un instrument d’influence dans la région et auprès de ses partenaires internationaux.
Depuis la grave détérioration de la situation au Sahel en 2019, le positionnement de l’armée tchadienne dans la zone dite des trois frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, avait été annoncé en début d’année, après bien des discussions.
Après le sommet de Pau (sud-ouest de la France) organisé en janvier par le président français Emmanuel Macron, le Tchad s’était engagé à envoyer un bataillon supplémentaire de 480 hommes dans cette zone. La-bas, la force française Barkhane et le G5 Sahel combattent les groupes terroristes.
Ce déploiement avait été conditionné à une aide financière, selon des sources concordantes, citées par l’AFP. Ces renforts avaient été ressentis comme un soulagement pour Paris, décidé à inverser le rapport de force sur le terrain.