Candidat à sa réélection en mai, le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina, fait l’objet d’accusations embarrassantes par des « lanceurs d’alerte », selon un document relayé par la presse franaise.
Il s’agirait d’un ce document d’une quinzaine de pages, envoyés aux médias par des « lanceurs d’alerte » anonymes se présentant comme des « employés préoccupés de la BAD », première institution de financement du développement en Afrique, basée à Abidjan.
Les lanceurs d’alerte y accusent le président de la BAD de « comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel, obstacle à l’efficacité, favoritisme, (activités) affectant la confiance dans l’intégrité de la banque et engagement dans des activités politiques », rapporte l’AFP.
Dans un communiqué publié lundi à la suite de l’article publié dans le Monde, Adesina, 60 ans, a réfuté en bloc ces accusations, qu’il qualifie d’ « allégations fallacieuses et sans fondement ». Il a également indiqué que des enquêtes internes étaient en cours.
Elu en 2015 pour un mandat de cinq ans, Adesina, ancien ministre de l’Agriculture du Nigeria, apparaissait jusqu’à présent sans rival pour obtenir un deuxième mandat, après avoir reçu le soutien de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Dans leur lettre datée d’ « avril 2020 » envoyée aux gouverneurs de la BAD, les lanceurs d’alerte accusent Adesina de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, et d’avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou encore de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ sans les sanctionner.
Economiste spécialiste dans le développement et l’agriculture, personnage charismatique jouissant d’une bonne image internationale, Akinwumi Adesina, qui porte toujours un noeud papillon de couleur vive en public, a vigoureusement démenti ces accusations, qui surviennent moins de deux mois avant la désignation du prochain président de la BAD, prévue le 28 mai.
La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, avait réalisé en octobre 2019 une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars, considérée comme un succès personnel pour son président. La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains, 26 pays non africains, d’Europe, d’Amérique et d’Asie).