Le chef du renseignement militaire de la République démocratique du Congo, Delphin Kahimbi, nommé à l’époque de l’ancien président Joseph Kabila, est décédé vendredi, a appris l’AFP auprès de son épouse, qui évoque “une crise cardiaque”.
Kahimbi était un des officiels congolais sous sanction de l’Union européenne (UE). L’annonce de son décès intervient alors que l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa s’était félicité jeudi de l’annonce de sa suspension par des médias congolais. Le décès de Kahimbi a été confirmé par des sources militaires citées par l’AFP.
L’ancien chef des services de renseignement de la République démocratique du Congo, Kalev Mutond, a été brièvement interpellé à sa descente d’avion en provenance d’Ouganda. Kalev aurait été entendu pendant plusieurs heures par l’Agence nationale de renseignements (ANR), le service de sécurité dont il était l’administrateur général durant une longue période, sous l’ancien président Joseph Kabila.
Une version des faits que ne reconnait pas tout à fait l’intéressé. Il affirme plutôt avoir été conduit rencontrer ses anciens collègues, dont son ex-adjoint à qui le président Félix Tshisekedi, arrivé au pouvoir le 24 janvier 2019, a confié le poste que Kalev occupait jusqu’à il y a environ un an. L’interpellation de Kalev a d’abord été annoncée par l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), puis confirmée par plusieurs sources indépendantes, selon l’AFP.
Quelques semaines plutôt, d’autres anciens dignitaires avaient été interpellés à l’aéroport de N’Djili pour des raisons similaires, parmi lesquels Emmanuel Ramzani Shadary – candidat de l’ancien parti au pouvoir à la présidentielle de décembre dernier – et Marcellin Cishambo, l’ancien gouverneur de la province du Sud-Kivu. Les deux hommes sont du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), fondé par M. Kabila.
Rappelons que la tension est montée d’un cran depuis quelques semaines entre le camp de Kabila et celui de son successeur, même si leurs deux regroupements politiques sont en coalition. La semaine dernière, le secrétaire général du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avait publiquement accusé Kalev d’espionner le président Tshisekedi pour le compte de M. Kabila.
En réponse, l’ancien chef de l’ANR avait publié une lettre ouverte qui contenait des révélations embarrassantes pour l’UDPS.