Suite à la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 29 décembre 2019, le candidat perdant Domingoes Simoes Pèreira avait déposé un recours. La Cour suprême intima l’ordre à la Commission nationale électorale (CNE) de procéder une seconde fois, au comptage des voix. Ce qui fut fait par la CNE.
À l’issue de ce décompte, elle publie les résultats définitifs, confirmant la victoire d’Umaru Émballo avec un score de 53,55% des voix, contre 43, 55 % pour DSP. Le 5 février dernier, le candidat du PAIGC (DSP) dépose un recours en annulation du scrutin du second tour. Cette demande a été rejetée en tant que telle, mais la Cour suprême instruit encore la CNE de faire un troisième comptage des voix.
La réponse de la CNE est contenue dans la correspondance qu’elle a adressée le 17 février à la CEDEAO, qui lui avait fixé une date butoire le samedi 15 février pour boucler le processus électoral qui tirait en longueur.
Dans cette correspondance à la CEDEAO, l’instance électorale dit sans ambages : « La Commission nationale électorale a épuisé ses pouvoirs en ce qui concerne le processus électoral et qu’elle ne peut plus se conformer au dernier arrêt de la Cour suprême exigeant un autre comptage des bulletins ! »
Une manière très polie de dire, que le processus électoral est terminé et que l’arrêt de la Cour suprême qui tend à le prolonger, tombe ipso facto dans l’illégalité. Cela signifierait, purement et simplement, qu’Umaru Sissoko Emballo a gagné l’élection et qu’il ne reste qu’à l’investir.
A ce propos, le Collectif des avocats de la Mouvance pour une alternance démocratique (MADEM G-15) qui avait porté la candidature d’Emballo, a demandé hier matin à la CEDEAO d’intervenir pour permettre l’investiture d’Umaru Sissoko Emballo comme nouveau président de la république de Guinée Bissau, le 27 février 2020.
À la CEDEAO, les analystes politiques semblent dire à l’unanimité : « Il faut agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard ! »