L’Afrique est jusqu’à présent épargnée par le nouveau coronavirus parti de Chine, mais partout sur le continent, les Etats renforcent leurs contrôles. Les experts craignent toutefois que les pays les plus pauvres manquent de moyens en cas d’éruption de l’épidémie.
Les ports et les aéroports sont en première ligne. Des équipes médicales y vérifient la température des voyageurs, comme à Dakar, où de petites caméras thermiques ont fait leur apparition avant le contrôle des passeports la semaine dernière, selon l’AFP.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié jeudi « d’urgence internationale » l’épidémie partie de Chine, qui s’est étendue à plusieurs régions du monde. L’essentiel des cas de contagion directe entre humains a été observé en Chine. D’autres ont été rapportés au Vietnam, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis et en France.
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« Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles », a déclaré à Genève le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Rappelons que l’Afrique de l’Ouest a été touchée en 2014-2016 par la pire épidémie connue d’Ebola qui a tué plus de 11.000 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Liberia et atteint dix pays, dont l’Espagne et les Etats-Unis. Cette fièvre hémorragique a aussi fait plus de 2.200 morts depuis sa réapparition dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en août 2018.
La RDC a d’ailleurs appelé ses ressortissants à « s’abstenir de voyager pour la Chine jusqu’à nouvel ordre », dans un communiqué gouvernemental lu samedi à la télévision publique. Au Liberia, le chef de l’institut de santé publique, Mosoka Fallah, a estimé à 3 millions de dollars le coût des mesures à engager immédiatement.
Un « effort particulier » de surveillance est attendu des pays ayant des liens forts avec la Chine, dont le Maroc, l’Ethiopie, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Rwanda et l’île Maurice, a déclaré à Addis Abeba le directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), John Nkengasong.