Face au risque d’épidémie du coronavirus, le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), organisation émanant de l’Union Africaine, s’est réuni le 28 janvier à Addis Abeba. Et ce, en prévision de la mise en place d’un centre opérationnel d’urgence afin de mutualiser les moyens pour répondre au risque sanitaire.
« Il n’y a pas de cas avérés de porteurs de virus en Afrique, mais il est fort possible qu’ils n’aient pas encore été détectés », selon le directeur du CDC, l’éminent microbiologiste camerounais le Dr John Nkengasong, cité par l’AFP.
Selon le directeur du CDC, le virus se propage très rapidement et évolue aussi très rapidement. Mais le fait que le virus ait émergé en Chine leur donne un temps, certes limité, pour réagir et se préparer. Il concède que « nous ne sommes pas préparés d’une façon optimale, mais nous le faisons le plus rapidement possible en nous coordonnant avec l’Organisation Mondiale de la Santé. »
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Les capacités de surveillance sont très variables aussi selon les États du continent. Les moyens ne sont pas les mêmes face aux risques de contagion : «il y a des kits de diagnostic mais ils ne sont pas disponibles partout dans le monde », explique le Dr John Nkengasong.
Comme pour le virus Ebola, le CDC veut renforcer la coopération entre les pays et la création de réseaux régionaux. C’est déjà le cas en Afrique centrale : « S’il y a par exemple un cas suspect au Burundi, ils peuvent appeler le laboratoire au Gabon ou celui du professeur Muyembe en RDC et ils aideront, c’est tout l’intérêt d’un réseau régional ».
Le continent est déjà en alerte avec l’épidémie d’Ebola qui sévit dans l’est de la RDC. Il s’agit donc d’élever le niveau.
Pour le moment, deux pays africains seulement ont alerté sur la présence de cas suspects. La Côte d’Ivoire a repéré une personne à risque à l’aéroport d‘Abidjan. Un autre cas a été détecté au Kenya. La ministre de la Santé, Sicily Kariuki a annoncé qu’un étudiant arrivé mardi depuis Wuhan via Guangzhou et Bangkok souffrait d’une forte fièvre. Il a immédiatement été transféré à l’hôpital national Kenyatta de Nairobi où il a été isolé.
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Au Maroc, le roi Mohamed VI a ordonné lundi le rapatriement d’une centaine de ressortissants, en majorité des étudiants, bloqués à Wuhan. Une mesure prise également par l’Algérie : le président Tebboune a ordonné ce mardi « le rapatriement immédiat » des 36 ressortissants algériens – la plupart sont des étudiants – installés à Wuhan.
Selon l’Organisation Mondaile de la Santé (OMS) les pays les plus menacés sont ceux qui ont le plus d’échanges avec la Chine soit l’Ethiopie, le Kenya et l’Afrique du Sud.