La justice malienne a ordonné mardi la mise en liberté provisoire du général Amadou Sanogo, meneur d’un coup d’Etat en 2012, et de douze autres militaires détenus depuis six ans pour l’assassinat présumé de soldats anti-putschistes.
La décision de la Cour d’appel de Bamako était guettée avec attention, compte tenu des enjeux extrajudiciaires d’une reprise de leur procès et de la possible comparution devant la cour d’assises du ministre de la Défense en exercice, Ibrahima Dahirou Dembélé.
Dembélé, mis en cause en tant qu’ancien chef d’état-major de la junte en 2012-2013, passe aujourd’hui pour un acteur important du combat contre les terroristes alors que l’armée et l’Etat maliens sont soumis à la pression d’attaques qui ont fait des centaines de morts ces derniers mois.
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Dembélé n’est pas détenu, contrairement au général Sanogo. Mais il devrait être appelé à la barre, sinon poussé à la démission si le procès reprend, avec des conséquences difficilement prévisibles dans un contexte sécuritaire et politique dégradé, selon l’AFP.
L’affaire renvoie le Mali aux premiers mois de la crise qu’il continue à traverser et qui s’est propagée aux pays voisins, sans règlement en vue. Le 21 mars 2012, alors que les rebelles touareg ont lancé une offensive majeure dans le nord et que les terroristes affluent en provenance des pays voisins, des soldats, parmi lesquels Amadou Sanogo, alors obscur capitaine, se mutinent après des semaines de protestations contre l’inaptitude du gouvernement à faire face à la situation. Ils chassent le président Amadou Toumani Touré.
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Le coup d’Etat précipite en fait la déroute de l’armée. Quelques jours après le putsch, l’armée perd Gao et Tombouctou. La région tombe sous la coupe des terroristes qui ont évincé les rebelles touareg.
Sous la pression internationale, la junte finit par céder le pouvoir à des autorités civiles intérimaires jusqu’à l’élection à la présidence, en août 2013, d’Ibrahim Boubacar Keita, encore en poste aujourd’hui. Keita élève Amadou Sanogo au rang de général quatre-étoiles, promotion largement considérée comme politique.