Le ministre français des Affaires étrangères a appelé à l’apaisement en Guinée, où société civile et opposition intensifient leur mobilisation contre un projet de nouvelle Constitution, qui devrait ouvrir la voie à un 3e mandat pour le président Alpha Condé.
« L’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne nous paraît pas être obligatoirement partagée ni par sa population, ni par ses voisins », a déclaré Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française. Jusque-là, la France a opté pour la discrétion sur ce dossier.
L’appel à l’apaisement du chef de la diplomatie française est qualifié de « prise de position prononcée en réponse à une question posée par la Commission des Affaires étrangères ».
Selon RFI, depuis plusieurs mois, Paris discute en coulisse de façon directe, en envoyant des messages au président Alpha Condé, indique un parlementaire français. « Le ministre des Affaires étrangères évite le rapport de force public, il y a une volonté de ne pas donner de leçons », explique cette source.
Alors pourquoi exprimer cette inquiétude ouvertement maintenant ? Certainement en raison de la tension, qui est montée d’un cran ces derniers jours, et de l’imminence des élections législatives. « Il était temps d’entendre un officiel lancer l’alerte », se réjouit un militant de l’opposition, qui espère que d’autres voix au sein de la sous-région ouest-africaine s’élèveront aussi.
Le président guinéen est appelé à clarifier le calendrier concernant le référendum sur la nouvelle Constitution. Car jusque-là, aucune modalité technique et aucune date n’ont été fournies au grand public.