Le président américain Donald Trump a mis en garde jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan contre toute « interférence étrangère » en Libye. Une mise en garde qui intervient au moment où le Parlement turc a autorisé Erdogan à déployer l’armée en Libye.
« Le président Trump a souligné que l’interférence étrangère compliquait la situation en Libye », a indiqué la Maison Blanche.
La Libye est devenue le théâtre d’une lutte d’influence entre deux camps : d’un côté, la Turquie et le Qatar, qui appuient le Gouvernement d’union nationale (GNA), et de l’autre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, qui soutiennent les forces de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, qui s’efforce de prendre Tripoli.
Après le feu vert des députés turcs, il appartient à Recep Tayyip Erdogan de décider s’il envoie des troupes dans ce pays séparé de la Turquie par la Méditerranée, ou si le soutien militaire prendra une autre forme.
La Turquie a été critiquée pour avoir conclu le mois dernier un accord militaire avec le GNA, ainsi qu’un accord maritime, également en novembre. Ce dernier accord vise à étendre les frontières maritimes de la Turquie et a notamment été dénoncé par la Grèce.
« Si la Turquie est invitée (à envoyer des troupes en Libye), nous accepterons l’invitation car nous au moins nous avons un accord » avec le GNA, avait déclaré Erdogan fin décembre 2019.
Washington a appelé en novembre le maréchal Khalifa Haftar à mettre fin à son offensive pour s’emparer de Tripoli, même si le président américain avait pu donner l’impression de le soutenir par le passé.
Les États-Unis accusent par ailleurs régulièrement la Russie de chercher à exploiter le conflit « malgré la volonté du peuple libyen ». Même si Moscou dément, l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, et le président Erdogan affirment que des mercenaires russes sont engagés aux côtés des forces du maréchal Haftar.