Des vidéos circulent en Libye montrant des combattants syriens débarquant à l’aéroport de Mitiga, à Tripoli. Ils seraient embarqués de Syrie et de Turquie par des vols non enregistrés des Compagnies Afriqiyah Airways et Al-Ajniha, appartenant à l’homme d’affaires islamiste Abdelhakim Belhaj, résidant en Turquie.
D’autres aéroports libyens sont utilisés pour le débarquement de ces mercenaires, pris en charge par des sociétés de sécurité privées de la Turquie. Plusieurs témoins affirment avoir vu des combattants ayant un accent syrien, déambuler dans les rues de Tripoli. Ils sont venus prêter main-forte aux islamistes libyens qui combattent pour le compte de Fayez Al-Serraj, président du Conseil du Gouvernement d’Union nationale (GNA).
Radio France Internationale a joint au téléphone Rami Abdel Rahmane Directeur de l’Observatoire syrien des Droits de l’homme (OSDH) qui affirme que “près de 1500 combattants jihadistes ont déjà quitté la Syrie pour la Libye via la Turquie. Ils ont pour mission d’aller combattre en Libye contre les Forces armées du Maréchal Khalifa Haftar“.
Le directeur de l’OSDH précise que “des bureaux d’inscription sont ouverts à Afrin, au Nord Syrie que contrôle actuellement l’Armée turque. Des jihadistes désirant aller se battre en Libye viennent en masse s’inscrire pour être embarqués après vers la Libye“, affirme-t-il.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan veut anticiper la décision du Parlement turc, attendue le 7 janvier prochain. Le Maréchal Haftar avait misé sur l’accélération des combats autour de Tripoli, afin de finir la guerre avant le début de l’année 2020. L’intervention de la Turquie est déjà en train de changer la donne sur le terrain, en faveur d’Al-Serraj.
Le Président turc s’était rendu la semaine dernière en Tunisie à la recherche d’un pays de transit pour l’intervention turque en Libye, mais le tout nouveau président tunisien Saïd Kaïs a opté pour la neutralité et la médiation pour une solution Pacifique.
Le Président français Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdelfettah Al-Sissi, ont échangé hier par téléphone en vue d’actionner la Ligue arabe pour une médiation immédiate en Libye.
En attendant, Erdogan tient à user de sa force de frappe pour donner la victoire militaire à Al-Serraj. L’ONU, la Ligue arabe et l’Union africaine vont-elles laisser faire ?