Le parti au pouvoir en Mauritanie est réuni samedi en congrès pour élire une nouvelle direction fidèle au nouveau président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. L’Union pour la République (UPR) a consacré la mise à l’écart de la scène politique de son prédécesseur anciennement tout puissant, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le congrès s’est ouvert la mi-journée dans la banlieue nord de Nouakchott, en présence de plus de 2.200 délégués venus de toutes les régions de la Mauritanie.
Une occasion pour l’UPR « d’alléger ses statuts » et de s’ouvrir à de nouvelles formations, dont un parti de l’opposition, « Adil » et à des opposants, selon le dirigeant par intérim de la formation majoritaire au Parlement, Mohamed Ould Abdel Vettah, cité par l’AFP.
Une nouvelle direction -un président et cinq vice-présidents- doivent être élus dans la soirée, mais l’idée de changer le nom du parti n’a pas été retenue. « Ghazouani est notre référence », affirme un des slogans qui défilent sur un écran géant devant les membres du parti fondé en 2009 par l’ex-président Aziz, marginalisé par ses anciens fidèles depuis son départ de la présidence début août.
« Le temps est au consensus autour de notre président Ghazouani, qui a convaincu tout le monde, y compris l’opposition », a déclaré à l’AFP Ahmed Ould Salem, un des congressistes.
Arrivé à la tête de l’État par un putsch en 2008, puis élu en 2009 et 2014, l’ex-président Ould Abdel Aziz a procédé l’été dernier à la première transition entre deux présidents élus dans ce pays secoué par de nombreux coups d’État de 1978 à 2008.
Il avait choisi comme dauphin Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ex-chef d’état-major et jusque-là l’un de ses plus fidèles compagnons. Avant de passer la main, l’ex-président avait manifesté sa volonté de rester actif en politique en gardant le contrôle de son parti.
Mais depuis sa victoire en juin et sa prestation de serment le 1er août, le président Ghazouani a mis la main sur l’UPR, dont l’immense majorité des députés s’est ralliée à lui et s’est éloignée de son ex-mentor.