Arrivé en tête du premier tour avec plus de 40% des voix, le candidat du PAIGC, Domingo Simoes Pereira (DSP) semblait intouchable. D’autant que son adversaire pour le round final, Umaru Cissoco Embalo, du MADEM n’avait obtenu qu’un peu plus de 27% des suffrages.
Le gap paraissait trop grand pour pouvoir être comblé. Mais l’outsider a réussi l’exploit de rallier à sa cause les candidats arrivés troisième, Nabian, quatrième, le président sortant Vaz et celui classé cinquième Carlos Gmez Jr dit « Cadogo ».
Mathématiquement, si tous les suffrages s’additionnaient, Embalo remporterait l’élection avec plus de 52%. Mais l’équation des reports de voix d’un candidat à l’autre est à mille inconnues.
Le certain est que rien n’est jour, même si une « remontada » serait extraordinaire. C’est dire que DSP est en pole position et qu’il joue l’avenir du parti historique qui a libéré son pays du joug colonial portugais.
Embalo ne s’y trompe pas en prônant le changement pour attirer les nouvelles générations, les jeunes nés après l’indépendance du pays déclarée le 24 septembre 1973.
Il est vrai qu’ils sont la majorité mais ils savent ce qu’ils doivent aux combattants qui ont affronté les colonialistes portugais qui ont fait tant de malheurs en Afrique.
Le combat politique DSP/EMBALO n’est donc pas une simple affaire de générations. Il est aussi idéologique dans la mesure où, Embalo joue une carte plus libérale sur le plan économique.
Toutefois DSP n’est pas seulement un homme de parti. Il a une solide formation universitaire en génie civil, diplômé de l’université d’État de Californie et titulaire d’un doctorat en science politique de l’université catholique portugaise de Lisbonne.
Embalo est aussi très outillé sur le plan universitaire, avec des diplômes obtenus dans les universités portugaise et espagnole en sciences politique et relations internationales, couronnés d’un doctorat à l’université Complutense de Madrid.
Les deux hommes sont donc bien préparés sur le plan académique. Reste l’expérience politique et sur ce plan aussi, ils ont été, chacun premier ministre du président sortant. Avantage donc à DSP, mais le jeu reste ouvert.