Le mandat d’arrêt émis le 23 décembre dernier contre l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, ainsi que son retour avorté à Abidjan, ont provoqué des réactions outrées des partis d’opposition.
La plateforme Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), emmenée par l’ex-président Henri Konan Bédié, s’est ainsi insurgé contre les « dérives dictatoriales » du pouvoir ivoirien suite au mandat d’arrêt et au retour avorté de Guillaume Soro à Abidjan.
Les groupes parlementaires PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) condamnent quant à eux une « énième violation de l’immunité parlementaire en Côte d’Ivoire », à la suite de l’arrestation de cinq députés du camp Soro. De son côté, le Front populaire ivoirien (FPI) dénonce l’usage de la force contre les partisans de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
« Nous pensons que les libertés comme celles de se rassembler, ou celles d’aller et venir, sont des libertés fondamentales, qui méritent d’être respectées », souligne Issiaka Sangaré, secrétaire général et porte-parole du FPI, cité par RFI. « Nous, au FPI, nous sommes d’avis que dans cet environnement préélectoral, il faut éviter les situations qui puissent prêter à confusion », ajoute Issiaka Sangaré. Chez les partisans de Charles Blé Goudé, on dit regretter « le recul des libertés individuelles et le manque de démocratie » en Côte d’Ivoire.
En froid avec le pouvoir depuis près d’un an, Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, toujours député, fait désormais l’objet d’un « mandat d’arrêt international » de la justice ivoirienne pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État ». Ce mandat a été émis lundi, le jour même de son retour prévu, selon le procureur de la République d’Abidjan, Richard Adou.
Des « éléments en possession des services de renseignement » établissent « clairement que le projet devait être mis en oeuvre incessamment », a affirmé le procureur à la télévision publique lundi soir, semblant évoquer un coup de force, 20 ans après le coup d’État de 1999.