Le remake sous les tropiques du « duo Poutine/Medvedev » a fait long feu en Mauritanie. Prenant la parole publiquement, l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz a révélé la bataille ouverte qui l’oppose à son successeur, Mohamed Ghazouani.
Ancien homme fort du pays pendant deux mandats d’une durée totale de 10 ans, Ould Abdelaziz a fait une conférence de presse « mur des lamentations », se présentant en victime, harcelé, éconduit par les établissements hôteliers où il voulait organiser son rendez-vous médiatique.
Bref, on lui a fait comprendre qu’il n’était plus le chef de l’État, le maître des horloges, le généralissime. L’homme est tombé de haut et doit ruminer sa colère. Pourtant, il ne devrait s’en prendre qu’à lui-même.
Il devait savoir que le pouvoir ne se partage pas et qu’un homme qui se respecte ne chauffe pas la place pour un autre. Le « duo Poutine/Medvedev » est une exception, la règle c’est la trahison ou l’émancipation.
La conférence de presse de Ould Abdelaziz met à nu un homme limité qui s’est piégé lui-même, victime de sa naïveté et/ou de la drogue du pouvoir. Comme naguère Ahidjo au Cameroun qui avait cédé le fauteuil présidentiel à Paul Biya et a cherché à le récupérer, par la suite. Et a échoué !
La démarche de Ould Abdelaziz est pathétique car comment peut-il penser pouvoir garder la direction du parti UPR (Union pour le République) et se positionner en « référent » qui aurait son mot à dire sur l’action du président Ghazouani ?
Ce dernier ne peut l’accepter, maintenant qu’il a les pleins pouvoirs et a été béni par l’onction du suffrage populaire. Il a certainement, dans le passé jouer la comédie de l’ami dévoué, du second fidèle. Mais c’était avant.
Maintenant, il tient les manettes et a limogé les hommes de confiance de son prédécesseur, notamment au niveau de l’armée. Général comme Ould Aziz dont il est un « promotionnaire », il connaît le milieu, si on peut dire et sait où opérer des changement salutaires.
Il a donc agi en amont avant que la rupture ne soit consommée car il n’a pas oublié que son ex-ami est aussi un « faiseur de coups d’État ». Pour le moment il a l’avantage et devrait pousser Ould Abdelaziz dans ses derniers retranchements.
L’ex-président a intérêt à se réveiller de son sommeil dogmatique et accepter la réalité des faits : il n’est plus au pouvoir et son successeur ne va pas se gêner pour l’écarter encore davantage. La bataille pour le contrôle de l’UPR est perdue d’avance avec les « rats qui quittent le navire du passé ».
L’ère Ould Abdelaziz est révolue. Sauf si le pays retombe dans les griffes de ses vieux démons friands de coups de force.