Les sondages à la sortie des urnes révèlent une écrasante victoire du parti conservateur qui obtiendrait la majorité absolue, avec 368 sièges contre 191 aux Travaillistes. C’est un triomphe pour Boris Johnson qui devrait pouvoir tenir sa promesse de réaliser le BREXIT à la date du 31 janvier 2020.
En toute logique politique, plus rien n’empêche ce « saut dans l’inconnu » choisi par une petite majorité (52%) en 2016. Depuis, l’opinion publique britannique a semblé tergiverser, et, avec elle les députés aussi bien conservateurs que travaillistes qui n’arrivaient pas à dégager une majorité claire et nette pour mettre en œuvre la sortie de l’Union européenne. Comme voulu par le choix démocratique des sujets de sa gracieuse majesté, la Reine Elizabeth II.
Maintenant, il ne peut plus y avoir de retour en arrière, sauf coup de théâtre improbable ! Boris Johnson a mené sa campagne, tambour battant en faveur du BREXIT. Les électeurs ont approuvé et validé son message dans les urnes.
Les MP’s (membres du Parlement) vont être obligés par ce vote et vont donner le feu vert pour que l’accord conclu par le Premier ministre avec Bruxelles soit « concrétisé ». La majorité écrasante des Tories va faciliter les choses pour Boris Johnson qui doit savourer ce moment, lui qui a joué son va-tout et obtenu gain de cause.
C’est une victoire personnelle qui lui donne aussi une plus grande légitimité, car il avait succédé à Theresa May, sans passer par l’épreuve de feu du test électoral. Désormais il a l’onction du suffrage universel et va user de l’autorité qui en découle. Son leadership va s’affirmer davantage, mais l’homme est imprévisible et le BREXIT demeure un territoire vierge, voire mystérieux.
Si les difficultés s’accumulent et que l’économie pique du nez, comme beaucoup le redoutent, alors le bail de Johnson au 10 Downing Street, pourrait être de courte durée. Au contraire, si les visions pessimistes ne se réalisaient pas, Johnson deviendrait un héros : « l’homme du BREXIT ».
Pour l’heure, il a démontré qu’il est largement supérieur à son challenger travailliste Jeremy Corbin qui manque de charisme et de dynamisme. Il a surtout manqué de vision, se refusant à faire un choix clair pour ou contre le BREXIT. Son message était flou, sa démarche hésitante et son verbe peu convaincant.
Tout le contraire de Boris le surdoué, gaffeur à l’occasion, mais qui a réussi à faire profil bas pour gagner. Le plus dur va commencer : sortir de l’UE, et négocier avec Trump, mais aussi de grands partenaires comme la Chine, l’Inde, le Nigeria, la Russie, le Brésil, etc.
Boris le conquérant va devoir se transformer en diplomate chevronné et en négociateur pour booster l’économie britannique post-BREXIT et faire face aux critiques des travaillistes, certes mis ko, mais qui vont sans doute tourner la page Corbin et se trouver un nouveau leader, plus charismatique et plus crédible.
Il n’y a pas fin de règne au Royaume Uni, mais une nouvelle ère commence, ce matin. Même si les résultats complets et affinés ne sont pas encore disponibles, au moment où ces lignes sont écrites.