Le candidat malheureux à la dernière présidentielle gabonaise, Jean Ping est sorti du bois pour fustiger la monarchisation du pouvoir, après la décision de Ali Bongo de nommer son fils Nouredinn au poste de « cordonnateur des affaires présidentielles ».
Ping a certainement raison, mais il ne s’agit pas d’un scoop. Et celui qui dénonce la monarchie l’a servie et y a même gravi beaucoup d’échelons, si on peut dire.
L’homme est beau-fils du défunt roi Omar et beau frère du monarque, Bongo, deuxième du nom, actuellement au pouvoir. Ses enfants sont les neveux de Ali et cousins de Nourredin qui vient d’être consacré dauphin. Pourquoi diable Ping qui se rêvait calife à la place du calife s’offusque-t-il ? Bien sûr, parce qu’il n’est plus en odeur de sainteté à la cour.
Il y est banni pour avoir affiché ses ambitions et tenter de commettre un régicide. Sonné par son échec retentissant, Ping s’était emmuré dans un silence assourdissant jusqu’à sa récente sortie qui signe son retour sur la scène politique nationale où beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la présidentielle.
Depuis le roi Ali a été victime d’un AVC et n’est plus vraiment en mesure de gouverner. La lutte pour la succession est donc ouverte et différents candidats ont déjà tenté leur chance, sans succès.
Le dernier qui a été limogé et incarcéré est le bien nommé Brice Laccruche. L’arrivée de Nourredin est donc dans la logique des choses…monarchiques. L’héritier du trône veut protéger son bien, en assurant une régence qui ne dit pas son nom.
Au palais du bord de mer de Libreville se jouent toutes les intrigues de cour possibles et imaginables. Comme dans les séries DOWTON ABBEY ou the CROWN, voire, il y a déjà longtemps DYNASTIE ou DALLAS.