Le président élu de Gambie a déclaré qu’il allait prendre le pouvoir le 19 janvier et former un gouvernement. Il s’est adressé à la presse à Dakar ce jour pour mettre en exergue sa détermination à faire respecter la volonté souveraine du peuple gambien qui l’a choisi comme président de la république.
La question est de savoir comment cette volonté va être traduite en actes face à un dictateur obtus qui semble suicidaire. Pire il cherche à entrainer les populations gambiennes dans une épreuve de force sanglante. Son pari serait que les leaders de la CEDEAO « n’oseront pas user de la force pour le déloger ». Nous assistons donc à un chantage dont les populations sont les otages.
Pour la CEDEAO et toute l’Afrique c’est l’avenir de la démocratie sur le continent qui est en jeu. Reculer devant Yaya Jammeh c’est abdiquer et piétiner le droit des peuples à choisir librement leurs dirigeants. C’est aussi inciter les autres dictateurs à faire la même chose.
Faire plier Jammeh coûte que coûte est un impératif politique démocratique. Continuer à dialoguer avec le dictateur de Banjul est une perte de temps. Il faut donc préparer la critique des armes.
Ceux qui prônent la non utilisation de la force ont une appréciation faussée de la situation sur le terrain car au vu des actes posés par Jammeh; ce dernier n’a aucune intention de céder le pouvoir. Il sait ce qu’il a fait et donc ce qui l’attend.
Il a du sang sur les mains et devra en répondre devant la justice.