L’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, a estimé que l’arrivée des armes « de partout » en Libye et la « tension » naissante entre Washington et Moscou compliquent davantage tout règlement du conflit dans ce pays.
Dans le cadre de son plan d’action adopté en juillet par le Conseil de sécurité, Salamé travaille sur l’organisation d’une conférence internationale sur la Libye à Berlin, surtout pour mettre fin aux interférences étrangères et l’application d’un embargo de l’ONU sur les armes décrété en 2011.
« Force est de constater que les armes viennent de partout », a déclaré Ghassan Salamé à l’AFP vendredi dans son bureau à Tunis. Il a affirmé qu’il faudrait insister à Berlin pour rendre le comité des sanctions de l’ONU « un peu plus efficace ».
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte, la Libye riche en pétrole est plongé dans le chaos avec des luttes de pouvoir et des milices armées qui font la loi.
Le 4 avril dernier, les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est, ont lancé une offensive pour s’emparer de la capitale libyenne Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et rival de Haftar. De plus, des puissances régionales sont accusées d’y mener une guerre par procuration.
Washington a maintes fois exprimé sa préoccupation d’une interférence dans le conflit de la Russie soupçonnée de soutenir les pro-Haftar qui bénéficient aussi du soutien discret des Émirats arabes unis et de l’Égypte.
Moscou a démenti des informations sur l’arrivée de mercenaires russes pour prêter main forte aux pro-Haftar. De son côté, le GNA est soutenu par la Turquie.
Selon un rapport début novembre d’experts de l’ONU chargés du contrôle de l’embargo, la Turquie et les Émirats ont violé cet embargo.
En plus des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Allemagne, l’Italie, l’Égypte, les Émirats et la Turquie ont participé aux réunions préparatoires. Une dernière est prévue le 10 décembre.