Il est l’un des premiers ministres israéliens qui détient le record de longévité politique. Il est aussi l’un des plus grands ennemis de la paix dans la région. Connu pour ses positions favorables à l’expansion des colonies de l’État hébreux sur tout le territoire palestinien occupé, Benjamin Netanyahu s’approche de la fin de sa carrière politique.
Il risque même de passer par la case prison. Bien entendu il ne répondra pas de ses crimes contre le peuple palestinien bombardé à longueur de journée notamment dans la bande de Gaza mais plutôt pour rendre compte sur certaines affaires de corruption pour lesquelles il vient d’être inculpé.
Selon l’AFP, c’est la première fois de son histoire, qu’Israël se réveille avec un Premier ministre inculpé. « Et de surcroît pour corruption, abus de confiance et malversation dans trois affaires différentes, pire scénario envisagé par Benjamin Netanyahu depuis que la justice a commencé à s’intéresser à lui ».
En coulisses, certains pensent que le procureur général Avichaï Mandelblit allait abandonner des chefs d’accusation, voire tout le dossier contre M. Netanyahu, plus pérenne des Premiers ministres israéliens, au pouvoir depuis dix ans sans discontinuer, souligne l’agence française.
Ne parvenant pas à former son nouveau gouvernement, le responsable est déjà sur la sellette. « La fin est claire. La question à présent est de savoir à quelle point la route sera cahoteuse », écrit Yehuda Yifrah, commentateur de l’hebdomadaire Makor Rishon, aussi marqué à droite, la famille politique de M. Netanyahu, Premier ministre sortant. Il y a aussi Benny Gantz, ex-chef de l’armée, qui convoite le poste de Premier ministre, a appelé à la “démission” de son grand rival après son inculpation.
Maître dans l’art de la survie politique, Benjamin Netanyahu, 70 ans, a promis « de ne pas abandonner », dénonçant un « coup d’État » contre lui ourdi par la justice. Il a même appelé à « enquêter sur les enquêteurs », à la base du dossier contre lui, et ses partisans à se mobiliser en masse en sa faveur, alors qu’une manifestation anti-Netanyahu est prévue en milieu de journée à Tel-Aviv.
Mais le coup fatal pourrait justement venir de son propre camp, le parti Likoud, qui doit choisir s’il le soutient contre vents et marées, ou s’il le lâche pour soutenir un autre candidat au poste de Premier ministre.