Le premier ministre israélien qui est chargé d’expédier les affaires courantes, en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, a été inculpé pour corruption, fraude et abus de confiance par le Procureur général du pays.
C’est l’aboutissement retentissant de trois ans d’enquête sur trois différentes affaires pour lesquelles de nombreux soupçons pesaient sur Netanyahou. Ce dernier a toujours démenti les accusations portées contre lui. Mais, cette fois, il devra faire face à la justice.
C’est une première qu’un premier ministre en fonction, soit mis en examen. Netanyahou qui est déjà fragilisé par son échec relatif, lors des dernières élections législatives, accuse, donc un nouveau coup dur politique.
Toutefois, cela ne l’oblige pas à démissionner et la tenue d’un procès n’est pas pour demain. Quant à l’impasse politique dans laquelle se trouve Israël, qui n’a toujours pas de gouvernement installé, elle va se poursuivre.
Le président du pays a demandé aux députés de lui proposer une autre personne (après les tentatives infructueuses de Netanyahou et Gantz) pour essayer de former une équipe de coalition gouvernementale susceptible d’être soutenue par une majorité à la Knesset.
Si cette ultime manœuvre ne prospère pas, de nouvelles élections seront programmées. L’inculpation de Netanyahou pourrait pousser certains citoyens à s’éloigner de lui et de son parti, le Likud.
D’ailleurs un challenger, au sein de cette formation, Gidéon Sa’ar se dit prêt à remplacer Netanyahou, si ce dernier se retire. Il y a aussi des ministres, partisans du premier ministre qui continuent de le soutenir et d’affirmer que les poursuites judiciaires ont des motivations politiques.
Quoiqu’il en soit Israël est dans une tourmente politicienne dont il se serait bien passé, même si, elle est la conséquence du jeu démocratique. Les volontés contradictoires des électeurs peuvent être pernicieuses pour le système. Les urnes finiront par résoudre l’équation.