En France, les polémiques se suivent et se ressemblent quand il s’agit du traitement politico-médiatique de la question de l’Islam et des musulmans. Depuis un certain temps plusieurs chercheurs et hommes politiques français sont sorties de leur silence pour dénoncer « un acharnement » sans précèdent sur une religion et ses pratiquant qui représentent aujourd’hui plus de 6 millions de personnes dans l’hexagone.
Haine et stigmatisation au quotidien
« Arrêtez de montrer du doigt les musulmans ». L’expression là est au chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Sur l’antenne de France Inter et France Info, l’ancien candidat à la présidentielle en France a regretté ce qu’il a appelé « la haine des musulmans » et « la stigmatisation d’une religion ». Connu pour son franc-parler, ce natif de la ville de Tanger au nord du Maroc est revenu sur sa vie au Maroc et dans son quartier à Marseille et à Paris. Il a, dans ce sens assuré qu’il n’a jamais senti aucune menace comme tente aujourd’hui de véhiculer les médias français en parlant des musulmans.
Une situation dont le président Emmanuel Macron est aussi responsable à en croire les déclarations de M. Mélenchon qui a accusé le locataire du palais de l’Élysée de « mettre de l’huile sur le feu » à propos des musulmans et de la polémique sur le port du voile.
Dans son discours d’hommage national aux victimes de l’attentat dans les locaux de la préfecture de police de Paris et qui a coûté la vie à quatre fonctionnaires, le président avait appelé, rappelons-le, à « une société de vigilance ». Une mesure selon lui qui devait déceler les signes de radicalisation dans l’entourage même de chaque citoyen français. Dans un excès de zèle, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a inventé lui la notion de « signal faible de radicalisation ». Une nouvelle façon de stigmatiser les musulmans regrettent plusieurs observateurs.
Un bon musulman n’en est pas un
L’acharnement des médias français contre les musulmans et l’islam en France a été accompagné de pressions considérables pour tenter de créer le profil type du bon musulman. Invitant à chaque fois des personnes, présentées en tant que représentants des musulmans de France, la majorité des médias ont donné la parole à presque les mêmes personnes.
Selon le directeur de recherche au CNRS et à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman François Burgat, aujourd’hui en Franc en pour l’élite « un bon musulman est un musulman qui n’est plus musulman ».
Répondant aux questions des députés sur la situation en Syrie et sur les risques d’attentats en France, le chercheur a remis en question cette tentative d’imposer certaines personnes comme des représentants des musulmans de France. Il a dans ce sens donner l’exemple de l’Imam Chelgoumi qui fait depuis plusieurs années le tour des plateaux de télévision.
Pour M. Burgat, l’imam qui « ne sait pas aligner trois phrase » ne peut être perçu comme représentants des musulmans de France. Le chercheur a également dénoncer l’acharnement sur les musulmans et les tentatives d’intimidation. « Si un musulman disait ce que je dis aujourd’hui, il sera traité d’intégriste », a-t-il affirmé devant les députés.