Le succès de la marche de dimanche dernier pour dénoncer l’islamophobie en France a permis de démasquer beaucoup de racistes, notamment au niveau des médias.
D’aucuns ont cherché à « raboter » le nombre impressionnant de manifestants.
Pour la première fois, en France, des chaines de télévision ont donné un chiffre précis du nombre des marcheurs : 13500. EXACTEMENT !
C’est le cabinet de comptage OCCURRENCE qui a donné ce chiffre ultra précis, tout rond, à la personne près ? Qui peut le croire ? Les organisateurs affirment qu’il y avait 40 000 manifestants. Mais que dit la Préfecture de police ? Mystère et boule de gomme.
Les médias qui « raffolaient » de faire des comparaisons avec les chiffres annoncés par les organisateurs et la Préfecture -toujours fort éloignés- ont oublié, cette fois-ci, l’esprit de contradiction, le sens critique, la volonté de connaître la vérité. Pour marteler le seul chiffre magique, trouvé et annoncé par « OCCURRENCE ».
C’est pour le moins, suspect ! Il y a, assurément connivence et volonté de dissimulation, pour non pas, favoriser l’islamophobie, mais pour cacher le nombre réel de personnes mobilisées contre ce fléau et qui sont majoritairement arabes, noirs, bref des minorités « trop visibles qui dérangent ».
Mais, à force de mener un combat, en cachette, qui trahit un vrai racisme, ils apportent de l’eau au moulin de Marine Le Pen et de tous les extrémistes de droite qui sont d’abord et avant tout, antisémites. Il faut le savoir !
Jean-Marie Le Pen a été condamné, le plus souvent, pour ses déclarations antisémites que pour ses dérapages contre les immigrés. C’est vérifiable. Ceux qui sont des islamophobes qui s’ignorent ou des racistes aliénés ont, sans doute un problème de conscience, mais devraient oser voir la réalité en face : l’islamophobie, les anathèmes jetés aux immigrés « qui seraient la cause de tous les maux dont souffre la France ». Et comprendre qu’ils préparent le terrain à Marine Le Pen qui semble bien maintenir, dans les sondages, sa place qualificative pour le deuxième tour de 2022.
Pourtant, elle avait démontré, lors de son débat avec Macron, qu’elle n’était pas outillée, intellectuellement, pour diriger la France. Peu importe, son électorat reste fidèle car les sentiments xénophobes et racistes qui sont leur ciment, n’ont pas changé.
Il est donc inquiétant de voir des journalistes, des analystes et autres hommes des médias se « lâcher » sur l’Islam jusqu’à soutenir les mêmes thèses que Marine Le Pen.
Soit dit, en pensant que l’hommage rendu aux cent mille soldats musulmans morts pour la France pendant les différents conflits mondiaux et coloniaux n’a pas obtenu une couverture médiatique notable. Et ces hommes morts pour la patrie ont la même dignité que tous les autres.
Macron a donc fait son devoir en les honorant. Mais, il doit éviter de s’enliser dans un débat sur l’immigration où les terres d’extrême droite sont une chasse gardée des héritiers de Vichy, de la collaboration et de la mise en œuvre des lois anti-juives.
Avant Chirac, aucun président de la Vème République n’avait reconnu la responsabilité de l’État français dans les déportations des juifs de France dans les camps de la mort en Allemagne. Cette histoire est très récente et ne peut donc être oubliée.
L’intolérance, la xénophobie rampantes, le racisme sont des fléaux qui ont accouché de crimes monstrueux dans l’histoire de l’humanité. C’est pour quoi, il ne faut pas jouer avec l’islamophobie qui est condamnable, injustifiable.
L’immense majorité des musulmans du monde et de l’Hexagone vivent leur foi dans le respect de celle des autres. Pas plus qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, un salafiste dans une manifestation ne doit pas pousser à jeter l’opprobre sur tout le monde.
La presse française a un examen de conscience à faire pour accepter la réalité telle qu’elle est : la France est diverse, la liberté de culte y est garantie, même le concordat y existe encore en Alsace-Moselle.
Les citoyens français musulmans ont les mêmes droits que tout le monde. Dimanche dernier, ceux qui ont défilé ont brandi le drapeau de la République et ont chanté la Marseillaise. Personne ne peut les diaboliser ou les empêcher de manifester, de voter et d’être candidat. Ils sont une force citoyenne avec laquelle il faudra compter.
