Le Cameroun vient d’annoncer dimanche la tenue d’élections législatives et municipales le 9 février 2020. Le scrutin a été reporté à deux reprises dans le pays.
Ces élections législatives sont les premières depuis 7 ans. Élu en 2013, le Parlement camerounais n’a pas été renouvelé en 2018, le président Paul Biya ayant décidé de prolonger le mandat des élus dans un pays ébranlé par des questions sécuritaires.
Si l’élection présidentielle s’est bien déroulée en 2018, et a conduit à la réélection du président Biya, la participation avait chuté dans les régions anglophones, où le conflit entre indépendantistes et forces armées a fait 3.000 morts depuis deux ans, selon des ONG, citées par l’AFP.
Elle a ainsi atteint 5% dans le Nord-Ouest, soit près de dix fois moins que dans l’ensemble du pays. En outre, la réélection de Biya, au pouvoir depuis désormais 37 ans, a déclenché une grave crise politique au Cameroun.
Le candidat arrivé deuxième, Maurice Kamto, a contesté le résultat et évoquait un « hold up électoral » lors de marches organisées par son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Ces manifestations pacifiques avaient conduit à son emprisonnement en janvier. Depuis sa sortie de prison début octobre, Kamto a tenté à trois reprises de tenir des meeting publics, sans obtenir l’autorisation des autorités.
Pour l’instant, la majorité présidentielle, construite autour du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), se taille la part du lion au parlement, avec 157 élus sur 180.
De son côté, le président Biya tente de redorer son blason à l’international. Outre l’annonce de la tenue des élections et la libération de Maurice Kamto, le pouvoir avait organisé un « Grand dialogue national » début octobre, où un statut spécial pour les régions anglophones a été proposé.