Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Alger contre la tenue le 12 décembre de l’élection présidentielle, au lendemain de nouvelles critiques de l’armée visant les protestataires. Il s’agit du 38ème vendredi consécutif de manifestation du “Hirak”, le mouvement de contestation inédit du régime dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février.
C’est aussi le premier vendredi de contestations depuis l’annonce officielle de la liste des candidats retenus pour le scrutin du 12 décembre, dont deux ex-Premiers ministres du président Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée.
Dénoncer un « État militaire » en Algérie, comme le font les manifestants anti-régime, vise à « détruire les fondements de l’État », avait accusé jeudi le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du régime.
« Faire échec à la présidentielle est un devoir national », a crié la foule vendredi, rejetant la liste des candidats annoncée le 2 novembre pour ce scrutin, perçus comme des « clones » de Bouteflika.
Sans atteindre le raz-de-marée populaire de vendredi dernier, à l’occasion des 65 ans du début de la lutte armée contre le colonisateur français, les manifestants étaient notablement nombreux dans les rues de la capitale, où ils ont défilé sans incidents et dans une ambiance bon enfant, selon l’AFP.
Des défilés importants ont par ailleurs eu lieu dans une vingtaine de grandes villes du pays, notamment à Béjaïa, Tizi Ouzou et Sétif, selon les réseaux sociaux et les médias locaux.
Notons que le Comité national pour libération des détenus (CNLD) recense une centaine de personnes incarcérées en lien avec le “Hirak”. La démission de M. Bouteflika n’a pas calmé les contestataires, qui continuent de défiler chaque semaine à travers l’Algérie pour réclamer le remplacement du “système” par des institutions de transition.