Le président malien a estimé lundi qu’avec la dégradation de la situation sécuritaire, c’était l’existence même du pays qui était « en jeu ». Après les attaques survenues dans les localités de Boulikessi, Mondoro, et plus récemment à Indelimane, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est, pour la première fois, exprimé à la télévision.
« L’attaque d’Indelimane, de Boulikessi, de Mondoro et toutes celles qui les ont précédées montrent la gravité de la situation que vit le Mali. Nous sommes en guerre », a déclaré à la télévision le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Après de nombreuses pertes en vie humaine, le président malien appelle à l’union sacrée autour de l’armée nationale : « Dans ces circonstances particulièrement graves où la stabilité et l’existence de notre pays sont en jeu, notre seule réponse doit être l’union nationale, l’union sacrée autour de notre armée nationale », a-t-il exhorté.
Il révèle dans le même discours qu’il a récemment présidé à une réunion en présence de tous les chefs militaires. Son message : changer de stratégie sur le terrain face à l’ennemi. Pour le président IBK, la guerre contre le terrorisme n’est pas seulement une affaire du Mali. « Cette guerre n’est pas une guerre rien que contre le Mali ou le Sahel, elle est mondiale. Dans cet ordre mondial d’insécurité, la mutualisation des efforts et des forces est capitale », a-t-il souligné.
La ministre française des Armées, Florence Parly, a dit mardi au président Ibrahim Boubacar Keïta la volonté de Paris de renforcer le soutien aux forces maliennes grâce à ses alliés européens, dans le difficile combat contre les terroristes.
Florence Parly, en tournée depuis lundi au Sahel en butte à la propagation des violences terroristes, est arrivée lundi soir à Bamako dans un contexte assombri par la mort de 49 soldats maliens vendredi et d’un soldat français samedi.
S’exprimant devant quelques journalistes après avoir été reçue par le président malien, elle a reconnu que « la situation sécuritaire était évidemment difficile ». Évoquant le doute répandu quant à la capacité de l’armée malienne à faire face, ainsi que les expressions locales de rejet de la présence des forces étrangères, elle a jugé « naturel que les citoyens s’interrogent quand des drames de cette nature interviennent ».