La coopération sur le nucléaire qui se dessine entre la Russie et les pays africains, à la suite du sommet de Sotchi, est à saluer.
En effet, elle permettrait rapidement de résoudre l’équation de la fourniture en électricité au continent qui souffre d’un déficit scandaleux dans ce domaine stratégique pour l’émancipation économique.
On peut rétorquer, que le solaire, l’éolien, la biomasse, bref les énergies renouvelables seraient aussi une solution rapide et plus bénéfique, à long terme. Nous répondons pourquoi ne pas combiner les deux pour aller plus vite et mettre fin au calvaire de dizaines de millions d’Africains.
Le manque d’électricité a d’énormes conséquences négatives dans l’enseignement, la santé, la construction d’usines industrielles etc. Il constitue un frein terrible pour l’émergence ciblée partout en Afrique.
Dans certains pays, la vie tourne au ralenti, entre rationnement et délestages, plongeant de nombreux bidonvilles dans l’obscurité durant de longues nuits de frustration (pour les jeunes qui n’arrivent pas à regarder certains matches de football, notamment). Et favorisant l’insécurité, avec la recrudescence des activités délictuelles. Faut-il se résigner à cette situation intolérable alors que l’humanité va boucler les 20 premières années du 21ème siècle ? Non !
Il y a le programme lancé par le président Barak Obama « Power Africa » en 2013, avec l’appui de la banque africaine de développement (BAD) qui est très prometteur avec des milliards de dollars effectivement levés et qui vont être utilisés pour des projets qui ciblent une capacité de production de 30 000 Mégawatts et 60 millions de nouvelles connections électriques.
C’est ambitieux, mais le défi gigantesque que l’Afrique doit relever est encore plus élevé. Parce que la pression démographique exige une offre toujours plus importante qui doit être disponible sur le marché. C’est pourquoi la coopération nucléaire est une option que rien n’interdit de prendre en considération.
Un pays comme la France utilise l’électricité nucléaire pour sa consommation et pour l’exportation à 77%. Et c’est rentable et propre. Même si la question des déchets demeure un casse-tête. Ce n’est pas une raison suffisante pour s’en passer.
L’Afrique a le droit de développer l’énergie nucléaire civile pour l’électricité et d’autres utilisations pacifiques. La rengaine d’une « Afrique sans nucléaire » est d’abord une fiction parce que, par exemple les premiers essais français ont été effectués dans le Sahara.
Ensuite c’est, à y regarder de près du racisme. Pourquoi les Africains, producteurs d’uranium, seraient-ils interdits de nucléaire civil? Il n’y a pas de chasse gardée dans ce domaine, comme dans les autres.
Certes il faut des garanties de sécurité et un engagement contrôlable contre tout détournement belliqueux. La prolifération du nucléaire militaire est un danger pour toute l’humanité. Pas le nucléaire civil, bien encadré.