La ville de Bouake est coupée du reste de la Côte d’Ivoire depuis jeudi soir et encore aujourd’hui à la suite d’une mutinerie d’ex-rebelles intégrés à l’Armée nationale. Ces derniers réclament de l’argent qui leur serait dû et qui n’aurait pas été payé. D’aucuns avancent le chiffre de cinq millions de Fcfa et d’autres le double.
Des tirs d’armes lourdes ont ont été entendus hier soir et ce matin.
Au moment où nous écrivons ces lignes la situation est calme et des troupes régulières se dirigent vers Bouaké. Ce mouvement d’humeur n’est pas anodin car il se produit à un moment où toute la population attend l’annonce du remaniement ministériel et le choix du vice-président. Ce qui va consacrer l’avènement de la troisième république voulue par le président Alassane Ouattara.
La mutinerie des ex-rebelles pourrait aussi signifier un coup de semonce, une mise en garde si jamais l’équilibre politique fragile était bousculé par les nominations à venir.
AC vous a déjà révélé que c’est l’actuel premier ministre DANIEL KABLAN DUNCAN qui va être nommé vice-président et AMADOU GON KOULIBALY premier ministre. GUILLAUME SORO va rester président de l’Assemblée nationale.
Ces mutins seraient proches de SORO. Cherchent-ils à lui manifester leur soutien ou à se rappeler à son bon souvenir ?
Quoiqu’il en soit cette situation prouve que le travail de réconciliation nationale n’est pas encore achevé. Les élections législatives marquées par une abstention importante des partisans de l’ex-président LAURENT GBAGBO l’ont démontré.
Le président OUATTARA a de la bonne volonté à revendre mais cela ne suffit pas. Il doit continuer à tendre la main aux vaincus et agir pour cicatriser les blessures. Plus facile à dire qu’à faire.