David Malpass, président de la Banque mondiale, encourage les pays signataires du traité d’instauration de la Zone de libre-échange continentale (Zlec) à faire preuve de pragmatisme pour que ce traité puisse être pleinement mis en œuvre.
Le responsable a affirmé à la presse ce mercredi que l’instauration d’une telle zone en Afrique va apporter d’importants bénéfices économiques au continent. Selon le président de l’Institution de Bretton Woods « une harmonisation des droits de douane, des procédures douanières et frontalières suffisamment efficaces pour permettre le passage de marchandises aux frontières (sans délai) sont autant d’éléments clés pour faire en sorte que l’accord commercial en Afrique fonctionne bien ».
La Zlec avait été lancée lors d’un sommet en juillet dernier à Niamey (Niger) avec l’objectif d’un démarrage du marché à partir du 1er juillet 2020. Au total, 54 des 55 pays africains se sont engagés à abolir leurs barrières douanières. Seule l’Érythrée n’a pas encore signé l’accord.
Sa mise en œuvre reste pourtant difficile. « Je suis optimiste quant aux bénéfices énormes tirés des échanges : du commerce entre villages en passant par le commerce entre villes, le commerce national et le commerce transfrontalier », a poursuivi le dirigeant de la Banque mondiale.
« Je pense que le pragmatisme des pays va être très important pour trouver la manière d’appliquer l’accord », a-t-il estimé. Il a ainsi souligné qu’au sein de cette vaste zone de libre-échange continentale, le commerce bilatéral entre des pays frontaliers tels que le Ghana et la Côte d’Ivoire est aussi « très important ». L’Union africaine estime que la Zlec permettra d’augmenter de près de 60%, d’ici à 2022, le commerce intra-africain et de donner un coup de fouet à l’ensemble de ses économies.
Mais ses détracteurs évoquent le manque de complémentarité des économies et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels. Pour la seule région d’Afrique subsaharienne, le Fonds monétaire international (FMI), en faveur également de la Zlec, a révisé en baisse ses prévisions de croissance tablant désormais sur une expansion de 3,2% cette année (-0,2 point) et de 3,6% l’année prochaine (inchangée) contre 3,2% en 2018.