La croissance en Afrique ne parvient pas à décoller en 2019, selon une récente analyse de la Banque mondiale. Cette croissance devrait ressortir à 2,6% contre 2,5% en 2018. Les prévisions ont, en effet, été révisées à la baisse.
Si la croissance africaine peine à décoller, c’est à cause d’une conjonction de facteurs négatifs, estime la Banque mondiale qui vient de publier son rapport semestriel. En premier lieu la crise climatique, comme le cyclone qui a touché l’Afrique de l’Est en début d’année, détruisant des dizaines de milliers d’hectares de cultures.
Le réchauffement de la planète a des effets sur quasiment toutes les économies africaines, selon Albert Zeufack, économiste en chef pour l’Afrique à la Banque mondiale, cité par RFI. : « Dans des pays comme le Kenya, ces alternances de sécheresse et d’inondations entraînent une baisse de la production agricole », souligne l’expert.
L’Afrique tire un autre boulet : l’endettement. Depuis des mois, la Banque mondiale alerte sur un ré-endettement de l’Afrique, d’autant plus grave que les pays ont de plus en plus souvent recours aux marchés financiers, bien plus coûteux que les dettes d’État à État.
« Dans des pays comme la Zambie, en début d’année 2019, 90% des recettes budgétaires servaient tout simplement à payer le service de la dette et les salaires des fonctionnaires », ajoute Albert Zeufack.
L’économiste en chef de la Banque mondiale pointe aussi les tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et la Chine qui entraînent un ralentissement de la croissance globale et donc une moindre demande en matière première, dont l’Afrique est pourvoyeuse.
Seul point positif, si la Banque mondiale révise à la baisse la croissance pour l’Afrique cette année, elle note aussi que le continent sera plus dynamique que d’autres zones du monde, comme l’Europe et l’Amérique latine.