Il est déjà le président de tous les abus électoraux, n’organisant les élections que quand ça lui chante, avec la complicité de diverses institutions, un usage scandaleux des forces de police, un mépris envers ses concitoyens qui ne votent pas pour lui et, maintenant, il cherche à imposer un troisième mandat hors la loi, à son peuple.
Ce choix de la fuite en avant et de l’autoritarisme est connu depuis longtemps, comme la marque du régime Condé dont l’avènement est le résultat d’un coup de force politique. Que la communauté internationale a cautionné, par son silence et sa lâcheté !
Dès lors, il ne faut pas s’étonner que Condé poursuive dans sa logique pouvoiriste pour essayer de rester président, par tous les moyens. La révision de la constitution n’est que la première étape d’un coup d’état électoral que tout le monde voit venir.
Condé ne reculera ni devant le sang, ni devant les manifestations des civils. Seule une mise en garde ferme des pays occidentaux le ferait réfléchir, à son avenir personnel.
Se retrouver à la CPI, comme Laurent Gbagbo, ou encore Charles Taylor, ou en exil comme Yaya Jammeh, est une perspective peu réjouissante qui le pousserait à faire machine en arrière.
Autrement, les cris d’orfraie de certains opposants caméléons ou les mises en garde prononcées du bout des lèvres par certains dirigeants européens ne vont pas peser. À 81 ans, c’est la fuite en avant dans l’exercice solitaire du pouvoir, ou la retraite.
L’opposant Condé a tant souffert qu’il semble refuser de quitter le « nirvana » qu’il a conquis après tant de sacrifices. Il a tort ! Il faut savoir partir à temps, ou continuer à faire couler le sang et finir sur le ban de l’histoire.
De Condé, il ne faut s’attende à aucun acte de contrition et/ou de remords. Seule l’épreuve de force lui fera entendre raison. Les émeutes actuelles pourraient finir par déclencher une réaction salutaire de la communauté internationale.
Des déclarations fermes de l’ONU, ou même de l’UA, voire de l’UE peuvent avoir un impact important. Mais c’est le peuple guinéen qui doit résoudre l’équation politique par une mobilisation conséquente. Conakry a vécu hier un moment intense de révolte populaire.
La suite dépend du comportement de Condé et de la réaction des opposants, les vrais, ceux qui aspirent à un changement démocratique dans le respect de la constitution. Celle-ci ne permet pas à Condé de briguer un troisième mandat.
Il doit donc comme Aziz de Mauritanie, Johnson-Sirleaf du Liberia et Ernest Bai Koroma de Sierra Léone quitter la présidence. Pacifiquement ! Autrement, le peuple guinéen doit l’obliger à le faire.