Alpha Condé parviendra t-il a obtenir un troisième mandat ? Le président guinéen fait face à une forte vague d’opposition refusant sa présentation aux prochaines élections présidentielles. Mobilisés aujourd’hui dans un climat très tendu, les opposants sont accusés par la justice de nuire à la « sécurité publique ». Certains d’entre eux ont même été interpellés à Conakry.
Derrière ce nouveau mouvement de protestation, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile, appelle les Guinéens à « sortir dans la rue ». Constituée en avril, cette coalition milite avec virulence contre un projet de révision de la Constitution, évoqué par le pouvoir, qui permettrait à Alpha Condé, 81 ans, de se présenter fin 2020 pour un troisième mandat.
Le pays aborde donc les prochaines élections sous tensions. En effet, des responsables de l’Union des forces républicaines (UFR), l’un des principaux partis d’opposition assurent qu’une « dizaine » des cadres et militants du parti ont été interpellés, sans ménagement, dimanche après-midi, dont Badra Koné, vice-maire de la commune de Matam, dans la banlieue de Conakry.
Le directeur central de la police judiciaire, Abdoul Malik Koné, a annoncé, quant à lui, avoir été « suspendu pour faute lourde » en début de journée, sans plus de détails. Selon une source proche du dossier, « il ne s’était pas montré très coopératif » pour interpeller son parent Badra Koné.
Malgré les craintes de débordements violents de la part des forces de l’ordre, courants en Guinée, le FNDC avait réitéré dimanche son « appel à une mobilisation sans précédent » contre « ceux qui s’acharnent à promouvoir une présidence à vie ».
Le gouvernement a prévenu qu’il ne céderait « pas le moindre centimètre carré au règne de l’anarchie ». Aujourd’hui, les forces de sécurité guinéennes ont dispersé plusieurs tentatives de rassemblements à Conakry. Depuis l’aube, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé dans la capitale guinéenne. Des canons à eau et plusieurs camions de police et de gendarmerie ont été mobilisés et les militaires armés de la garde présidentielle ont bloqué l’accès au centre-ville.