Le président Donald Trump est dans une mauvaise passe. La procédure d’impeachment (destitution) enclenchée par l’opposition démocrate a démarré sur les chapeaux de roues, si on peut dire.
En effet, la conversation téléphonique entre Trump et le président de l’Ukraine, révélée par un lanceur d’alerte, fait des vagues politiques.
Hier, toute la journée, Trump a essayé de se justifier, en donnant deux conférences de presse, la première en compagnie du président ukrainien, et la seconde, tout seul. Il a ainsi cherché à éteindre l’incendie dont les flammes continuent de faire des ravages.
La publication de la transcription de la conversation téléphonique par la Maison Blanche n’a pas calmé l’affaire. Au contraire ! Car, il apparaît clairement que le président américain a demandé à son homologue ukrainien d’enquêter sur les Biden (le candidat démocrate, Joe et son fils) pour lui « faire une faveur ».
Cette « découverte » n’est pas loin du fameux « smocking gun » (preuve irréfutable) que l’enquête du procureur spécial Muller n’avait pas pu trouver. D’ailleurs, dans ses interventions hier, Trump n’était pas aussi serein qu’il avait l’habitude d’apparaître. L’homme semblait accuser le coup, même s’il continuait à dire qu’il n’avait rien fait de répréhensible.
Mais, il est loin d’être tiré d’affaire car, les députés démocrates ont obtenu une copie de la déclaration du lanceur d’alerte et ont fait des déclarations à la presse qui semblent indiquer qu’elle est encore plus compromettante pour Trump.
Le problème est que, pour le moment, le document est classifié et, s’il doit être publié, il sera expurgé de « certains détails ». Il faut noter, aussi, que la transcription de la conversation Trump/Zelenski est circonscrite, pour des impératifs relevant du « secret défense », certainement.
La séquence qui a commencé n’augure rien de bon pour Trump, car une majorité d’Américains seraient favorable à la procédure d’impeachment, s’il est prouvé que Trump a fait espionner les Biden, pour utiliser les informations dans un but partisan personnel.
Néanmoins, la procédure de destitution a très peu de chances d’aboutir car, si les Démocrates peuvent la faire passer à la chambre des députés qu’ils contrôlent.
Ils n’ont pas les voix nécessaires au Sénat, où il faut que 67 sénateurs sur 100 votent en faveur de l’impeachment.
Cette procédure n’a jamais été menée jusqu’au bout, avec succès. Le président Nixon qui aurait pu finir par être destitué, a préféré démissionner, auparavant. Les président Andrew Johnson et Bill Clinton ont subi une telle procédure qui n’a pas été couronnée de succès.