Face à l’impasse politique qui prévaut depuis la publication des résultats des élections législatives, le président israélien, Reuven Rivlin a décidé de charger le premier ministre sortant, Benjamin Netanyahou d’essayer de former un gouvernement.
Ce choix paraît surprenant dans la mesure où le parti Bleu-Blanc de Benny Ganzt compte deux députés de plus que le Likoud de Netanyahou (33/31). Mais, Netanyahou aurait un peu plus de recommandations pour pouvoir former un gouvernement.
Pour le moment, il est difficile d’imaginer comment Netanyahou va trouver les 6 sièges qui lui manquent pour avoir une majorité à la Knesset. Avidor Lieberman, dont la formation compte 8 députés, avait choisi de tourner le dos au premier ministre, provoquant, du reste, la crise qui continue de secouer le pays.
Il a cependant refusé de soutenir qui que ce soit, jusqu’ici, ce qui lui permet, s’il le veut, de négocier, en position de force, face à Netanyahou qui joue son avenir politique et sa propre liberté. Étant susceptible d’être mis en examen, dans les semaines qui viennent, pour corruption.
Toutefois le choix du président pourrait être un cadeau empoisonné pour Netanyahou qui a un délai de 28 jours pour former son équipe ministérielle. L’homme est un politicien expérimenté, celui qui est resté au poste de chef du gouvernement le plus longtemps, et qui sait comment jouer sur l’échiquier politique israélien, si complexe. Pourtant sa marge de manœuvre est très étroite.
D’ailleurs, il avait échoué, la dernière fois, même si, la menace judiciaire n’était pas aussi proche. En vérité, c’est comme si les élections législatives n’ont rien régler, de manière claire et nette.
L’évident est que Netanyahou a essuyé une défaite électorale. Ses propositions les plus extrémistes ont donc été rejetées par la majorité des israéliens. Il a, aussi, poussé les arabes-israéliens à se mobiliser et à obtenir 13 députés. Ils ont opté pour un soutien, sans participation au gouvernement, à Benny Gantz.
Cette attitude témoigne d’une lucidité politique qui mérite d’être saluée, car Netanyahou fait reculer le processus de paix israélo-palestinien, par ses coups de force et son manque de respect envers les habitants de Gaza et de Cisjordanie.
Les partis religieux vont certainement se coaliser avec le Likoud, mais, cela ne suffit pas encore. Lieberman devient le faiseur de roi et il devra trancher. Le temps est compté.