Le parquet a requis mardi, 20 ans de prison pour deux ex-chefs du renseignement algérien, la dirigeante d’un parti et Saïd Bouteflika, frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, actuellement jugés par un tribunal militaire à Blida, au sud d’Alger.
Saïd Bouteflika, qui s’était imposé comme l’homme fort du régime, le général “Toufik” et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) Louisa Hanoune, sont jugés pour « atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’État ».
« Le parquet a requis la peine maximale, soit 20 ans, pour tous les accusés », a déclaré Me Miloud Brahimi, l’avocat de Mohamed Mediene dit “Toufik”, qui a longtemps été le directeur des services secrets algériens.
Le parquet a également requis 20 ans de prison pour l’ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major de l’armée Khaled Nezzar et son fils Lotfi, ainsi que Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie, tous les trois jugés par contumace dans la même affaire.
Selon l’AFP, Me Brahimi a précisé que le verdict devrait être prononcé « mercredi ou jeudi au plus tard ». La défense avait admis que Louisa Hanoune avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et le général “Toufik” le 27 mars, au lendemain d’une déclaration du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ d’Abdelaziz Bouteflika. Quelques jours plus tard, le général Gaïd Salah avait accusé, sans les nommer, Saïd Bouteflika et les généraux Mediene et Tartag de comploter contre l’armée.
Mardi, au cours de la seconde journée d’audience de ce procès emblématique ouvert la veille, loin des caméras, « le juge a entendu les témoins et le général Toufik, qui a répondu aux questions de manière complète », avait dit plus tôt Me Brahimi.
Parmi ces témoins, plusieurs anciens responsables de haut rang se sont succédés à la barre, avait-il ajouté. La veille, Saïd Bouteflika avait refusé de répondre aux questions du juge, d’après Me Farouk Ksentini, un autre avocat de la défense.
Seuls les avocats et les familles des accusés ont le droit d’assister aux audiences. Les médias sont relégués à l’extérieur du tribunal, où un important dispositif policier a été déployé, et les informations circulent au compte-goutte.