C’est une vraie crise politique que viennent de créer les déclarations du secrétaire général du plus ancien parti politique marocain, l’Istiqlal. En effet, M.Hamid Chabat a affirmé lors d’une rencontre organisée par le syndicat affilié à son parti que « les frontières historiques du Maroc englobent la Mauritanie jusqu’aux berges du fleuve Sénégal ». Une position qui lui a valu les foudres de Nouakchott mais également celles du ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération.
Un communiqué officiel du parti majoritaire en Mauritanie a été critique envers le parti de l’Istiqlal et risquait de remettre en question la relation même entre les deux pays. La réaction officielle marocaine n’a pas tardé. Dans ce sens, le Maroc a déclaré « son respect total des frontières connues et reconnues par le droit international de la République islamique de Mauritanie et son intégrité territoriale », lit-on sur le communiqué du ministère.
Et pour diminuer l’impact de ce malaise diplomatique entre les deux pays voisins, le Roi Mohammed VI a eu un entretien téléphonique avec le président de la République de Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz. Au cours de cette communication, les deux chefs d’État ont abordé les relations bilatérales fraternelles et les moyens de les renforcer et de les développer. Les derniers développements de la situation aux niveaux régional et international étaient également au menu des discussions, a assuré l’agence de presse officielle de la Mauritanie.
De son côté, le chef de gouvernement marocain désigné, Abdelilah Benkriane, est attendu aujourd’hui à la capitale Nouakchott. Il rencontrera, dans la matinée du 28 décembre dans la ville de Zouirate, le président mauritanien. Le responsable marocain tentera de mettre fin à la polémique née suite aux propos du patron de l’Istiqlal sur la « marocanité » de la Mauritanie, ont rapporté plusieurs sources médiatiques marocaines et mauritaniennes.