Le Niger a entamé ce mardi 17 septembre la construction d’un pipeline reliant ses champs pétroliers au port de Seme au Bénin. Les travaux devraient durer deux années et couvrir 2000 kilomètres.
Ce pipeline traversera le désert nigérien jusqu’au port de Seme au Bénin. Les travaux, qui devraient durer deux ans pour un coût de 5 milliards de dollars, seront réalisés par la CNPC, la société pétrolière nationale chinoise, selon RFI. Il s’agit d’une infrastructure nécessaire pour que le Niger quintuple sa production de l’or noir.
Le pétrole brut nigérien sera ainsi « bientôt sur la côte maritime Atlantique pour le marché international ». « Un projet structurant et porteur d’espoir pour les Nigériens », selon les autorités nigériennes.
L’objectif est de passer de 20 000 barils par jour à 100 000 barils, voire plus de 110 000. Le Niger est entré dans le club des pays producteurs de pétrole en 2011. Mais même petit, il a tenu dès le départ à avoir une raffinerie.
La production actuelle du Niger est acheminée du sud-est du pays où se trouvent les gisements vers l’usine de raffinage construite à Zinder, dans le centre. Mais le pays est encore loin de sa capacité d’extraction.
Avec la construction d’un oléoduc reliant les zones des champs d’Agadem à la côte béninoise, il veut exporter une grande partie des 100 000 barils qu’il prévoit de produire chaque jour à partir de 2021 et ainsi passer de 16% à 68% pour ses recettes d’exportation. Une source au ministère nigérien du Pétrole estime que ce secteur pétrolier sera « le principal levier de l’économie nigérienne à l’horizon 2022, avec 24% du PIB », rapporte RFI.
Le projet du pipeline Niger-Bénin a été préféré à l’oléoduc initialement imaginé, qui aurait relié les puits d’Agadem au port de Kribi au Cameroun, via le Tchad. Mais bien que direct et d’un coût moindre, ce tracé n’a pas eu l’approbation de la CNPC, l’opérateur chinois, qui a connu une mauvaise expérience avec le Tchad, autre pays producteur de pétrole.