Le président congolais Félix Tshisekedi est arrivé lundi en Belgique pour sa première visite officielle dans l’ex-puissance coloniale, avec l’intention de normaliser une relation bilatérale particulièrement éprouvée lors des dernières années de la présidence Kabila.
Le président Tshisekedi avait effectué un déplacement en avril à Washington, où il avait été reçu par le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo. Mais c’est la première fois qu’il se rend en Europe depuis qu’il a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo.
La dernière visite d’un président congolais en Belgique remonte à septembre 2007, quand Kabila (qui a présidé la RDC de 2001 à janvier 2019) avait brièvement séjourné à Bruxelles avant de s’envoler vers New York pour l’assemblée générale de l’ONU.
L’avion présidentiel a atterri peu après 19H00 (17H00 GMT) à l’aéroport militaire de Melsbroek, près de Bruxelles. Le président Tshisekedi et son épouse y ont été accueillis par le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders.
La visite officielle en Belgique doit durer 24 heures, avec notamment au programme une invitation à déjeuner mardi chez le couple royal, Philippe et Mathilde, avant un discours devant la Fédération des entreprises belges (FEB) à Bruxelles.
Mercredi, le président congolais sera en « visite de travail », à Anvers (nord), où un rendez-vous est prévu avec l’industrie diamantaire. Il doit aussi être reçu jeudi par le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Pour le chef de la diplomatie belge, la visite vise à rétablir « progressivement » une relation qui a souffert depuis 2015 et la volonté affichée par l’ex-président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Ce dernier avait finalement renoncé en août 2018, un geste salué par la Belgique.
Mais il a fallu plusieurs mois pour que l’ancienne puissance coloniale accepte le résultat contesté des élections, alors que Kabila a gardé la majorité au parlement et que ses partisans occupent désormais des postes-clés au gouvernement.
« On sait que les relations entre nos deux États ont connu beaucoup de hauts et de bas, nous venons de très bas sous l’ancienne présidence, on va essayer de remonter étage par étage, sans brusquer les choses », a déclaré Reynders au quotidien La Libre Belgique.
De son côté, Félix Tshisekedi dit attendre de cette visite une reprise de la coopération militaire belgo-congolaise et la promesse d’aides pour « renforcer » les systèmes de santé et d’éducation dans son pays, parmi les plus pauvres du monde.
Les engagements de la Belgique, actuellement sans gouvernement de plein exercice, devraient se limiter à des protocoles d’accord ou lettres d’intention dans la défense, les finances et le développement, commente l’AFP. Est notamment prévue la reprise du versement direct à Kinshasa des fonds de la coopération qui avaient été gelés par Bruxelles début 2018.