Maisons effondrées, rizières et jardins envahis par les eaux… Plusieurs quartiers de la capitale nigérienne sont dévastés par les inondations provoquées par la crue exceptionnelle du fleuve Niger qui affectent l’ensemble du pays depuis juin.
Les autorités locales ont maintenu mercredi l’alerte rouge lancée en début de semaine, au moment où les eaux ont atteint une hauteur de 638 centimètres, un seuil « jamais vu en plus de 50 ans ».
La quasi-totalité du million et demi d’habitants de Niamey vivent sur les rives du fleuve et certains ont même construit leur maison dans son lit. Pour le moment « le pire est évité » : les digues qui protègent la capitale sur une dizaine de km « tiennent bon », assure le maire de Niamey, Mouctar Mamoudou, cité par l’AFP.
Par prudence, le maire a demandé aux résidents des zones inondées de gagner les sites gouvernementaux « aménagés ».
Selon le ministre nigérien chargé de l’Action humanitaire, Lawan Magadji, les fortes pluies ont fait depuis juin 42 morts et 70.000 sinistrés, dont plus de 2.000 à Niamey. Un paradoxe dans ce pays pauvre désertique et régulièrement confronté à des crises alimentaires en raison de la sécheresse.
Même la très désertique région d’Agadez (nord) n’est pas épargnée : les intempéries y ont fait trois morts et 17.000 sinistrés, selon son gouverneur Sadou Soloké. Seuls 25.000 sinistrés ont pu être assistés, a noté le ministre Magadji qui invite les humanitaires « à accroître leur aide ».
Alors que la météorologie prévoit de nouvelles fortes précipitations jusqu’à la « mi-octobre », l’Organisation mondiale de la santé (OMS) craint « une épidémie de choléra ». Cette maladie avait fait 73 morts en 2018 principalement dans la région de Maradi (sud-est), actuellement la plus touchée par les inondations.
En 2018, les fortes pluies avaient causé la mort de 52 personnes, fait plus de 200.000 sinistrés et détruit 170.000 maisons, selon l’ONU. En 2012 elles avaient tué une centaine de personnes et fait quelque 500.000 sinistrés, provoquant des dégâts estimés à environ 148 millions d’euros, selon un bilan officiel.