Les réformes enclenchées en Arabie Saoudite, depuis l’arrivée au pouvoir du Roi Salman Ben Abdelaziz et la nomination de son fils Mohamed Bin Salman au poste de Prince héritier, se poursuivent. Touchant l’économie comme le champ politique, ces réformes ont déjà changé la face du Royaume.
Restructuration des départements de l’État
Le Roi d’Arabie Saoudite, Salman Ben Abdelaziz a limogé vendredi un certain nombre de hauts responsables, nommé d’autres et annoncé la restructuration de départements ministériels et instances gouvernementales, rapporte l’agence officielle saoudienne de presse (SPA). Le Serviteur des Lieux Saints a ainsi ordonné la nomination de Fahd Al-Essa, chef du cabinet royal avec rang de ministre, la création du ministère de l’Industrie et des Ressources minérales qui sera dirigé par le ministre Bandar Al-Khorayef, en plus de la transformation de l’Autorité du développement de Riyad en une instance royale.
Bandar Mohammed Bandar Al-Aiban a été nommé conseiller auprès du cabinet royal, Awad Al-Awwad à la tête de la Commission des droits de l’homme et Mazen Ibrahim Al-Kahmous, président de la Commission nationale de lutte contre la corruption. Les décrets royaux portent également sur la création d’une Instance de données et d’intelligence artificielle qui sera directement liée au département du Président du Conseil des ministres et dotée d’un conseil d’administration présidé par le vice-premier ministre, ainsi que la création d’un Centre national d’intelligence artificielle et d’un Bureau de la gestion des données nationales.
Tamadur Bint Yousef Al-Rammah, vice-ministre du Travail et du Développement social, a été démise de ses fonctions et remplacée par Majed Ben Abderrahim Bensalem Al-Ghanmi. MM. Khalil Ben Moslih Thakafi, président de l’instance de la météorologie et de la protection de l’environnement a été limogé de même que le président de l’instance nationale anti-corruption et de l’adjoint du chef du cabinet royal.
Aramco tire toujours la locomotive de l’économie
Principale acteur du pétrole dans le monde et plus grande entreprise dans le monde en terme de bénéficies, Aramco tire toujours la locomotive de l’économie saoudienne après une réforme globale menée par le jeune prince héritier Mohamed Bin Salman. Aujourd’hui, les débats se poursuivent autour de l’introduction en bourse du géant saoudien. En effet, le conseil d’administration de Saudi Aramco juge qu’une cotation à New York du géant pétrolier saoudien comporte trop de risques juridiques pour être envisagée.
En raison des liens historiques entre l’Arabie et les États-Unis, le jeune prince penchait pour New York avant que le projet d’introduction en Bourse (IPO) d’Aramco ne soit gelé l’an dernier, ont rapporté les sources de l’agence Reuters. « New York permet d’avoir accès à la plus importante communauté d’investisseurs au monde, un élément essentiel pour une entreprise qui espère lever jusqu’à 100 milliards de dollars via cette opération, un montant qui pourrait s’avérer difficile à atteindre sur d’autres places financières » a rapporté l’agence qui a affirmé que le président américain Donald Trump a lui-même exhorté l’Arabie à choisir Wall Street.
Selon une source informée de ce projet d’IPO, le conseil d’administration d’Aramco, composé de ministres et de dirigeants de la compagnie, est parvenu, à l’issue d’une réunion ce mois-ci, à la conclusion selon laquelle une cotation aux États-Unis ne sera pas envisagée « sauf si Aramco obtient une immunité souveraine la protégeant de toute procédure juridique ».