Le président gabonais, toujours convalescent, a des soucis judiciaires à se faire car la société d’avocats américaine « Bryan Cave et associés » qui avait porté plainte contre l’État gabonais, a eu gain de cause.
Et, la Cour arbitrale du District de Columbia (Washington D.C) a donné raison aux plaignants qui réclament le paiement du reliquat de leur contrat de lobbying et de communication qui a couvert la durée de la dernière campagne présidentielle, au Gabon. C’est ainsi l’épilogue d’un contentieux qui n’aurait jamais dû se produire.
En effet, les engagements pris par le Gabon et « Bryan Cave » sont clairs et nets et mentionnés dans un contrat verrouillé, sur le plan juridique. Le Gabon a accepté et signé qu’il renonçait à toute immunité de souveraineté et a accepté que tout contentieux soit porté à l’arbitrage de la cour de justice du District de Columbia, de la capitale américaine.
Le « partenaire » américain a bien fourni le travail pour lequel ses services ont été sollicités. Un cadre de haut niveau a été dépêché à Libreville où il a mouillé le maillot, avant, pendant et après la campagne électorale.
AC est en mesure d’affirmer qu’il a rencontré le président-candidat Ali Bongo, à plusieurs reprises. Il a joué un rôle majeur pendant des moments difficiles où le pouvoir était en balance à Libreville. L’envoyé de la firme américaine est resté, sur place, jusqu’au bout et a prodigué des conseils avisés.
Dans ces conditions, il est permis de s’interroger sur le comportement des autorités contractantes gabonaises qui, après avoir payé un acompte de 300 000 dollars, ont refusé de compléter la somme qui s’élevait, au total à 1.300.000 dollars.
AC a enquêté sur cette affaire et peut révéler que c’est le nouveau directeur de cabinet de Ali Bongo, Brice Laccruche qui a tout manigancé. Succédant à l’inamovible Maixent Acrombessi (lui aussi victime d’un AVC, avant Ali Bongo), Laccruche s’est attelé à diaboliser son prédécesseur, en essayant de trouver des « fautes » de gestion. C’est ainsi qu’il a bloqué le payement dû à la firme Bryan Cave.
De guerre lasse, les Américains qui ne se laissent pas faire, ont saisi la cour arbitrale du District de Columbia, comme stipulé dans le contrat signé par le Gabon et eux, en bonne et due forme.
Laccruche ferait mieux de méditer le dicton qui met en exergue son propre nom : « tant va la cruche à l’eau quand à la fin… ». La douche américaine devrait le réveiller de son sommeil dogmatique, ou serait-il « aussi arrogant qu’un français en Afrique », comme le dit le journaliste-écrivain Antoine Glaser ?
Quoiqu’il en soit, les Américains vont se faire payer, munis d’une décision de justice, sans équivoque, prononcée le 22 août 2019. Une longue procédure est donc bouclée, avec la condamnation de l’État gabonais qui a tout intérêt à s’exécuter rapidement, pour éviter des saisies qui pourraient intervenir, partout sur le territoire américain et ailleurs.
La somme à payer, augmentée des intérêts est établie à plus de 1.250 000 dollars. Ce n’est pas la mer à boire pour le Gabon de Ali Bongo qui traine une réputation de mauvais payeur.
Les avocats américains sont tenaces et dans le travail et dans l’action pour imposer le respect de leurs propres droits de prestataires de services. Ils refusent d’être des victimes de règlement de comptes politiciens entre gabonais.