La ministre de la Culture, Meriem Merdaci, a démissionné samedi, au surlendemain de la mort de cinq jeunes dans une bousculade mortelle à Alger. Ces jeunes sont morts à l’entrée d’un concert du rappeur Soolking.
La bousculade est survenue jeudi soir à l’une des entrées du Stade du 20 Août, où avait débuté le concert, dans le quartier populaire de Belouizdad (ex-Belcourt). Les cinq victimes décédées étaient âgées de 13 à 22 ans.
« Meriem Merdaci a présenté sa démission au chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah qui l’a acceptée », selon un communiqué de la présidence diffusé par la TV d’État. Vendredi, le directeur général de l’Office national des droits d’auteurs (ONDA), organisme public qui organisait le concert, a été limogé par le Premier ministre Noureddine Bedoui.
Le parquet d’Alger a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête devant « déterminer les responsabilités et les circonstances de cet accident ». Des proches des victimes et de nombreux Algériens ont critiqué l’organisation de ce concert dans ce stade, l’un des plus anciens du pays.
Selon l’AFP, il s’agissait du seul et unique concert prévu en Algérie de Soolking, 29 ans, depuis l’envol de sa carrière internationale en 2018. De son vrai nom Abderraouf Derradji, il vit en France depuis 2014.
En mars 2019, Soolking a dédié une chanson, « La Liberté », au mouvement inédit de contestation du régime, qui avait éclaté moins d’un mois plus tôt. Elle a été souvent entonnée dans le cadre des manifestations massives qui se déroulent chaque vendredi en Algérie depuis le 22 février.
Ce mouvement a conduit en avril au départ du président Abdelaziz Bouteflika. Il se poursuit depuis avec pour mot d’ordre la chute de l’ensemble du système au pouvoir depuis deux décennies.