La Cote d’Ivoire se prépare pour de nouveaux amendements de la constitution. Des changements qui ne sont pas du goût de l’opposition qui y voit une nouvelle manœuvre politique. Le président Alassane Ouattara, annonçant lui-même la nouvelle modification a assuré que l’objectif est d’adapter le texte à certaines réalités. Selon lui, il ne s’agit en aucun cas de recaler un candidat comme l’indique la rumeur.
Dans un entretien accordé mardi à la Radio et Télévision ivoirienne, le président Ouattara a déclaré qu’« Il aura des modifications de la constitution parce que nous remarquons qu’il y a des petites choses qui méritent d’être adaptées et j’essaierai de voir avec les uns et les autres ce que nous devons modifier. Mais ce n’est pas dans l’intention pour moi de ne pas avoir d’adversaire. Je ne suis pas de cette trempe là ».
Intervenant à la veille de la célébration de l’an 59 de la République de Côte d’Ivoire, le chef d’État, a souligné que la modification de la constitution doit être un processus. Dans ce sens, il estime que la constitution de 2016 qui a été pratiquée doit être adaptée, pas pour recaler un candidat parce que « ne souhaitant pas également être recalé », a-t-il souligné dans son intervention.
Revenant également sur son avenir à la tête de la république à l’approche des élections présidentielles prévues en 2020, le Chef de l’État a promis de se prononcer sur la question à partir de 2020. « Je vous ai dit qu’en 2020, je vous ferai savoir si je suis candidat ou pas. D’ailleurs la constitution me demande de faire deux mandats si je le souhaite, je vais prendre ma décision au moment opportun et sur la base de ce que mon parti me dira de faire aussi », a-t-il lancé à l’adresse de l’audience.
Demandant au peuple de lui faire confiance, le président de la République a assuré à ce que, tout sera mis en œuvre pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire. « Les forces de défenses et de sécurité seront là pour protéger les ivoiriens et faire en sorte que ces élections soient apaisées. Je n’accepterai pas le désordre et des déclarations qui divisent les ivoiriens et qui mettent en danger l’unité et la cohésion nationale. Je suis très serein et nous aurons de bonnes élections en 2020 », a-t-il assuré.
Dans ce pays ou la dernière transition présidentielle a été marquée par de fortes violence et une intervention militaire étrangère pour assurer la passation du pouvoir, les risques d’embrasement sont toujours d’actualité. L’ancien président, Laurent Gbagbo, dégagé du pouvoir par la force suite à une intervention française semble bien décidé à marquer son retour en politique. Sa rencontre à Bruxelles avec l’ancien président Henri Konan Bédié a nourri le suspens quant à la naissance d’une nouvelle alliance pouvant défier celle de l’actuelle président en 2020.