Des heurts ont éclaté dans la capitale du Liberia, Monrovia, lors d’une manifestation contre le président George Weah, puis lors de l’annonce de la victoire probable d’un candidat de l’opposition lors d’une élection sénatoriale partielle.
La manifestation était organisée par un collectif composé de dizaines d’associations de la société civile, y compris des pans de la jeunesse ayant porté l’ex-footballeur star au pouvoir en janvier 2018, réunies au sein d’un Conseil des patriotes (COP) et soutenues par des partis de l’opposition.
La police est intervenue à la mi-journée de mercredi en utilisant des gaz lacrymogènes, après avoir été la cible de projectiles, pour empêcher quelques centaines de manifestants de se diriger vers le Parlement. Selon l’AFP, les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations.
Le Conseil des patriotes réclame depuis des mois des mesures pour améliorer les conditions de vie. Il affirme vouloir maintenir la pression tant que ses revendications ne seront pas entendues, ne croyant pas aux promesses de dialogue de George Weah.
Le chef de l’État a connu un autre revers en fin d’après-midi, lorsqu’il est apparu que l’un des leaders du Conseil des patriotes, Darius Dillon, était en passe de remporter l’élection sénatoriale partielle qui s’est tenue lundi dans le comté de Montserrado, qui inclut Monrovia.
Selon des résultats portant sur la moitié des bureaux de vote, Darius Dillon (Liberty Party) a remporté près de 54% des suffrage, contre 37% pour Paulita Wie, la candidate du Congress for Democratic Change (CDC), la formation de George Weah, dont le comté de Montserrado est un bastion traditionnel.
En fin d’après-midi, des heurts ont opposé des partisans de Darius Dillon qui fêtaient la victoire dans leur quartier général à de jeunes supporters du CDC. Des projectiles ont été lancés et la police à fait usage de gaz lacrymogène, selon une correspondante de l’AFP, qui a constaté que deux partisans de l’opposition et deux de la majorité avaient été blessés.
Élu successeur de la présidente Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) sur un programme de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption, l’ex-star du PSG et du Milan AC peine à redresser l’économie, à juguler l’inflation et à lutter contre la corruption 17 mois après son arrivée au pouvoir.