Les nominations dans le conseil des ministres, tenu hier mercredi 24 juillet 2019, confirment la volonté du Président Macky Sall de mettre son deuxième mandat en mode “fast track”. Seules la compétence et l’efficacité sont mises en avant pour le choix de ses collaborateurs.
Les trois dernières nominations, décrétées par le président Macky Sall sont assez expressives pour ce qui est de son intention d’aller vite et mieux. M. El Hadji Ibrahima Sall, économiste, est nommé Président de la Commission d’Évaluation et de Suivi des Politiques et Programmes publics, tout comme MM. Haidar El-Ali et Abdou Ndéné Sall sont respectivement nommés directeur général de l’Agence Sénégalaise de la Reforestation de la Grande Muraille verte (ASRGM) et directeur général de la Société nationale du TER (SN/TER).
El Hadji Ibrahima Sall, est né le 11 mars 1960 à Rufisque. Économiste et homme politique émérite, l’ancien ministre du Plan de 1998 à 2001 (sous Abdou Diouf) est un enfant de troupe, moulé à la rigueur militaire au mythique Prytanée militaire de Saint-Louis. L’homonyme du grand érudit de l’islam, l’inimitable El Hadj Ibrahima Sakho, est plusieurs fois distingué lauréat du prestigieux et très sélectif “Concours général”.
Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique, le jeune Sall décide d’aller poursuivre ses études en France où il intègre l’École des Hautes Études Commerciales de Paris (HEC) d’où il sort diplômé en 1985. Stimulé par ce parcours déjà élogieux, El Hadji Ibrahima Sall décroche ensuite un Diplôme d’études approfondies (DEA) de Philosophie à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV. Il est également diplômé de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie aux États-Unis.
Nommé directeur des services financiers et administratifs de la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS) de 1987 à 1991, El Hadji Ibrahima Sall a également été directeur général de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) en 2005-2006 sous la présidence de Me Abdoulaye Wade. Il a été fonctionnaire dans le groupe de la Banque mondiale, puis directeur du Programme régional de Désarmement et de la Lutte contre la prolifération des armes légères en Afrique de l’Ouest de 2000 à 2004 avant de travailler comme consultant puis conseiller économique auprès de l’OCDE à Paris.
En plus de son pays d’origine, Il a également apporté son assistance technique dans le domaine sécuritaire et de l’économie et des finances publiques à plusieurs pays du continent africain dont notamment le Cameroun et la Guinée-Bissau. Auteur de plusieurs ouvrages scientifiques et politiques, M. Sall a ainsi publié : “Le Lieu des regards” (1991, Maguilène), “Le Souci du monde” (2006, l’Harmattan), coauteur de “L’Afrique répond à Nicolas Sarkozy” (2008, Éditions Philippe Rey), de “Regards sur la Francophonie” (1997, Presses universitaires de Rennes) et auteur de “Demain la République” (2012, Aura).
Son nouveau poste fait de lui un collaborateur très proche du chef de l’État et un acteur majeur dans la réalisation de la IIème phase du Plan Sénégal Émergent (PSE).
En effet, ” la Commission d’Évaluation et de Suivi des Politiques et Programmes publics est un organe de contrôle stratégique et opérationnel sous l’autorité du Président de la République. Elle est un instrument de pilotage de la performance et d’appréciation de la pertinence des Politiques, Programmes et Participations publics “, dit le décret de nomination.
À ce titre, la commission a pour missions :
- D’assister le Président de la République et le Gouvernement dans la conception, la définition de la stratégie de Politiques, Programmes et Participations publics.
- De conduire et de superviser l’évaluation et le suivi des Politiques, Programmes et participations publics pour la réussite de la réforme de l’État engagée.
- D’élaborer et de mettre en place un système d’évaluation et de suivi semestriel des Politiques, Programmes et Participations publics et de suivre son application.
- De proposer au Président de la République toutes réformes contribuant à l’amélioration de la performance des Administrations publiques et de la pertinence des politiques, Programmes et Participations publics.
- De vulgariser les principes et critères de management de la performance dans le secteur public.
- D’établir et d’exécuter, en faveur des membres du Gouvernement, des directeurs et Chefs de service, un programme de formation régulière à la nouvelle culture de pilotage de la performance ainsi qu’un programme de familiarisation avec les outils d’évaluation et de suivi mis en place.
- De participer, à des fins de benchmarking, aux rencontres internationales sur l’évaluation et le suivi des Politiques, Programmes et participations publiques, entre autres.
Les mêmes remarques pourraient être faites sur Haidar El Ali et Abdou Ndéné Sall. Le premier nommé est un militant passionné de l’écologie. Ancien directeur de l’Océanum de Dakar, Ali Haïdar a occupé le poste Ministre de l’Écologie et de la Protection de la Nature (2012-2013), puis Ministre de la Pêche et des Affaires maritimes (2013-2014). Sa nomination à la tête de la Reforestation, de la Grande Muraille verte (ASRGM) est un signal fort pour tous ceux qui doutaient de la volonté du président Macky Sall de privilégier la compétence et l’efficience.
Le tout nouveau directeur général de la Société nationale du TER (SN/TER), Abdou Ndéné Sall est un ingénieur polytechnicien, avec en poche, un MBA Banques et Finances. Ancien Secrétaire d’État au Réseau ferroviaire national, Abdou Ndéné Sall a été mêlé dans tout ce qui concerne la politique ferroviaire au Sénégal, depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir à nos jours.
Ces nominations rassurent les Sénégalais sur la volonté du chef de l’État d’impliquer tous les fils du pays dans la gestion des affaires de l’État.