Un véhicule-suicide a explosé lundi à l’entrée de la vaste base française de Gao, dans le nord-est du Mali. L’attente a fait plusieurs blessés militaires et civils, selon les autorités des armées concernées.
« L’attaque a été menée par un véhicule-suicide à 15h45 (locales et GMT) à l’entrée de la partie française du camp de Gao », a précisé le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Frédéric Barbry, cité par l’AFP. Le camp de Gao est partagé entre la force française anti-terroriste Barkhane, la force de maintien de la paix des Nations unies (MINUSMA) et les forces armées maliennes (FAMA).
« Deux militaires estoniens et un militaire français, blessés, demeurent hospitalisés » sur la base de Gao mais « leur état n’inspire pas d’inquiétude ». Le ministère estonien de La Défense a quant à lui parlé de cinq soldats estoniens blessés. Deux civils maliens ont également été blessés dans l’attaque, selon l’état-major français.
À Bamako, une source sécuritaire malienne avait indiqué plus tôt à l’AFP que l’attaque avait fait « plusieurs blessés dans le camp malien qui se trouve à côté de la partie française du camp, dont deux enfants de moins de huit ans ». L’explosion a « soufflé des portes et des fenêtres », selon cette source.
À noter qu’une cinquantaine de militaires estoniens assurent à Gao des missions de patrouille et de protection des installations de l’opération Barkhane. Cette dernière mobilise 4.500 Français au Sahel et dont la principale emprise militaire au Mali est située à Gao.
« Deux personnes étaient à bord du véhicule-suicide qui arborait les couleurs de la MINUSMA », a précisé mardi le porte-parole de l’état-major français, confirmant partiellement des informations de source sécuritaire malienne, selon lesquelles « il y avait au moins trois kamikazes dans le véhicule piégé » qui était « peint aux couleurs des véhicules de l’ONU ».
L’un des assaillants, vêtu d’un uniforme rappelant celui des forces armées maliennes, « a été neutralisé par les gardes après être sorti du véhicule armé et faisant des gestes agressifs », selon le colonel Barbry. Le second individu est mort dans l’explosion de la voiture piégée.
Il y a un an, en juillet 2018, des soldats français de Barkhane en patrouille avaient été visés à Gao par une attaque à la voiture piégée, qui avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés civils.
En avril 2018, des terroristes avaient tenté de prendre le contrôle du « Super Camp » de l’ONU et de la force française Barkhane à Tombouctou, dans le nord du Mali: un Casque bleu avait été tué et sept militaires français blessés lors d’un assaut d’environ quatre heures.